Narriman Begueret a été embauchée chez CGI quelques mois après avoir immigré de France.

Pour s'intégrer à son nouveau milieu de travail, elle a bénéficié d'un programme de parrainage dans l'entreprise.

Même si la France n'est pas le bout du monde, l'attitude au boulot y est différente. «Ici, les relations humaines sont plus cordiales, et il y a moins de rapports de force, explique la jeune femme. Et sur le plan du vocabulaire, ça a aussi été toute une adaptation.»

À son avis, le travail est la pierre angulaire de l'intégration dans une société d'accueil.

«C'est fondamental, dit-elle. Cela fait la différence entre être touriste dans un pays et appartenir à une nouvelle société. Au travail, on apprend toutes les particularités de cette société. Les collègues sont les premiers à favoriser cette intégration.»

Viser l'inclusion

Les entreprises ont tout intérêt à créer un environnement dans lequel les employés issus des communautés culturelles se sentent acceptés.

L'immigration comptera pour 70% de la croissance de la main-d'oeuvre dans les prochaines années, selon Louise Rainville, associée et directrice des opérations de certification chez Samson, Bélair, Deloitte&Touche.

On cherche à favoriser cette inclusion par divers moyens. On met sur pied des ateliers de sensibilisation, des blogues et des groupes d'intérêts communs qui organisent des activités afin de faire connaître leur culture. Tous ces efforts représentent un processus de longue haleine.

«L'objectif des ateliers est d'amener les gens à une prise de conscience, explique Richard Côté, conseiller en assurances collectives et en diversité en milieu de travail chez Hewitt. C'est le point de départ. On ne demande pas aux gens de changer leurs croyances, simplement d'accepter qu'il y a des différences.»

À la Société de transport de Montréal (STM), qui compte 8500 employés, une direction de la diversité et du respect de la personne a été créée en début d'année. «On sentait le besoin de mieux outiller nos gestionnaires et d'informer nos employés», dit Serge Fortin, gestionnaire corporatif à la diversité et au coaching.

À la STM, 15,8% des employés proviennent des minorités ethniques visibles.

«La commission Bouchard-Taylor a laissé des traces, dit M. Fortin. On entend encore des commentaires désobligeants quand un employé venant d'une minorité obtient un poste. Les gens disent par exemple: c'est parce que c'est un Noir qu'il a eu le poste. Il faut les sensibiliser pour qu'ils comprennent qu'on embauche des employés parce qu'ils ont les compétences et les qualités recherchées, pas parce qu'ils font partie d'une minorité.»

Nouvel organisme

Pour aider les entreprises à prendre le virage de la diversité, un nouvel organisme a été créé par la Conférence régionale des élus de Montréal: Alliés Montréal. Son objectif est de réunir les entreprises pour qu'elles échangent sur leurs bonnes pratiques en matière de diversité.

«Ce n'est pas fait dans une optique de responsabilité sociale des entreprises, mais bien comme une solution d'affaires, pour aider les entreprises à mieux tirer profit de cette diversité», dit Manon Barbe, présidente de la CRÉ et mairesse de l'arrondissement de LaSalle.

Alliés Montréal fait partie d'un réseau pancanadien déjà présent dans plusieurs grandes villes.