La nouvelle a eu l'effet d'une gifle en pleine figure pour Steve Arseneault. Au terme d'une assemblée de routine au cours de laquelle les dirigeants de Princecraft ont fait état de surplus de stocks et de difficultés à remplir le carnet de commandes, le soudeur de profession s'est vu remettre une petite enveloppe: il venait d'être remercié après six ans de fiers et loyaux services.

L'homme de 33 ans avait vu au moins 60 de ses collègues être retournés à la maison au cours de la dernière année et, dans certains cas, même avant que les médias commencent à ressasser le spectre de la crise économique. Il croyait toutefois que sa spécialité et toutes ses années d'expérience le blinderaient contre un éventuel congédiement.«Je sentais qu'il y avait une baisse et que ça n'allait pas aussi bien que d'habitude, mais je n'aurais jamais cru que je serais touché. Je ne l'avais pas vu venir du tout. Ce n'est vraiment pas plaisant, je le prends très mal», raconte M. Arseneault.

Le travailleur affirme avoir vécu une légère dépression à la suite de cette annonce. Cette perte d'emploi l'obligera à recommencer au bas de l'échelle dans une nouvelle entreprise et il est presque certain qu'il verra ses conditions sociales et salariales diminuer de façon substantielle. Ce congédiement l'obligera à mettre de côté temporairement certains rêves dont l'achat d'une résidence.

«J'aimerais beaucoup un jour avoir mon petit garage où je serai en mesure de construire mes projets personnels. Avoir un espace pour taponner. Ça a bien l'air que ça va attendre», indique-t-il.

Au-delà des projets, Steve Arseneault répugne à l'idée de reconstruire son curriculum vitae et recommencer tous les processus de sélection et d'entrevues. Il ne croyait pas qu'à son âge il aurait un jour à repartir à zéro.

Optimiste de nature, le travailleur du métal voit tout de même l'avenir avec des lunettes roses. Pour lui, il est certain que le marasme économique finira par s'estomper et qu'il y aura toujours de l'emploi pour les bons travailleurs.

«C'est sûr que j'ai peur de ne rien trouver à court terme, mais l'économie va finir par rebondir, on ne sait juste pas quand. Je suis convaincu que je vais trouver un emploi qui me convient dans ma région ou ailleurs d'ici un an.»