Le MBA a souvent eu mauvaise presse ces dernières années, notamment dans le livre Des managers, des vrais! Pas des MBA de Henry Mintzberg, professeur de gestion à McGill.

Or, il semble que les différentes universités de la métropole aient entendu les critiques et adapté leurs programmes pour améliorer leur pertinence. D'ailleurs, d'un établissement à l'autre, la popularité des MBA ne se dément pas.

À McGill, le programme de MBA a même enregistré une hausse du nombre d'inscriptions de l'ordre d'environ 20% par rapport à l'an dernier.

«Notre programme de deux ans se fait à temps plein, donc peut-être que la hausse est due en partie à la crise économique qui a engendré bien des pertes d'emplois», indique Don Melville, directeur du MBA à McGill. Toutefois, l'université a aussi fait davantage de publicité pour son programme.

À Concordia, où on peut suivre le MBA à temps plein ou partiel, la popularité du programme demeure stable, avec peut-être une légère augmentation. Ce sera à vérifier lorsque la période d'inscription sera terminée.

À HEC Montréal, le nombre d'inscriptions pour le MBA reste aussi sensiblement le même. À l'UQAM, le MBA Conseil en management maintient sa popularité, alors que le petit nouveau, MBA Sciences et génie, a démarré avec vigueur.

«En temps de crise, les gens souhaitent aller chercher un coffre d'outils supplémentaire de façon à diminuer leur vulnérabilité», explique Robert Desmarteau, directeur du MBA Sciences et génie.

Un programme en évolution

Les établissements universitaires ont été piqués au vif par les nombreuses critiques adressées au MBA et ont réagi en conséquence.

«Le programme est maintenant davantage adapté aux nouvelles réalités du monde des affaires, précise Jean Talbot, directeur du programme de MBA à HEC Montréal. Nous avions déjà des cours sur les crises financières, mais nous en avons ajouté sur l'éthique, la gouvernance, le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises.»

Même son de cloche à Concordia. «À la suite des différents scandales financiers qui ont éclaté, nous avons ajouté des cours d'éthique pour nous ajuster aux nouvelles réalités du marché», souligne Javier Lee, directeur adjoint du MBA à l'Université Concordia.

Dans tous les établissements, les études de cas sont aussi une tendance importante.

À HEC, en plus des concepts et de la théorie, les étudiants se voient maintenant confier différents mandats par des entreprises qui vivent des défis réels.

Enfin, à McGill, c'est l'approche multidisciplinaire qui a la cote. Les étudiants au MBA ne suivent pas de cours de finance ou de marketing. «Nous avons des modules, indique M. Melville, comme celui de création de valeur, dans lequel les étudiants travaillent sur les différents aspects du sujet, comme les finances, les ressources humaines, le marketing, etc. Dans la vie, tout est lié, alors nous avons décidé d'enseigner comme ça.»