Trop vétuste, l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville, « vaisseau amiral » des soins de santé dans la région, ne pourra subvenir aux besoins d’une population appelée à croître, craignent des élus.

Dans une lettre ouverte obtenue par La Presse, des préfets et maires du Centre-du-Québec disent au gouvernement qu’il y a « urgence d’agir », ajoutant ainsi leurs voix à celles de « 200 médecins et professionnels de la santé ». Ils souhaitent en somme que « les démarches pour assurer des soins de santé de qualité dans [la] région soient entamées dès maintenant ».

Faute d’infrastructures adéquates, les préfets des municipalités régionales de comté (MRC) de Drummond, Bécancour, L’Érable, Nicolet-Yamaska et Arthabaska redoutent « un ralentissement de la croissance démographique et économique ».

« Déjà problématique, cette situation risque de devenir rapidement critique », avancent-ils, à la lumière de l’annonce d’investissements substantiels dans la filière batterie de la région. Le tout nécessitera la venue de « centaines, voire de milliers » de travailleurs. « Ceux-ci, tout comme leurs familles, auront besoin de soins de santé et de services sociaux de qualité, soins et services que notre région peut difficilement leur offrir dans les circonstances actuelles. »

« Vaisseau amiral » en dérive

L’un des « vaisseaux amiraux » des soins de santé dans la région, l’hôpital Sainte-Croix, construit en 1947, est selon les élus un « triste symbole » du manque chronique d’investissements. « Le nombre de lits y est insuffisant, plusieurs services sont déployés de façon sous-optimale et l’établissement, faute d’espace, n’est pas en mesure d’accueillir de nouveaux équipements à la fine pointe de la technologie », affirment-ils.

Sur son site, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec en rajoute : on déplore le « manque d’espace pour les étudiants en médecine et le développement clinique ». De plus, « la superficie devrait être augmentée d’au moins 41 % pour répondre aux besoins » et la configuration actuelle est « inefficace pour la collaboration entre les secteurs ».

Les dégâts d’eau s’y multiplieraient à un point tel qu’un code turquoise existerait maintenant à l’interne afin de les annoncer. Dans certains cas, il faudrait des semaines avant qu’ils soient réglés.

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Dégât d’eau à l’hôpital Sainte-Croix, à Drummondville

« La nécessité d’une nouvelle infrastructure fait consensus dans le Centre-du-Québec », arguent les préfets, invitant le gouvernement à agir sans tarder. Québec a annoncé lors de la plus récente campagne électorale qu’il fera passer le projet d’un nouvel établissement à « l’étape d’opportunité » d’ici la fin de son mandat actuel, en 2026. Or, les élus de la région estiment qu’il est plutôt de mise d’inscrire ce projet au prochain Plan québécois des infrastructures, qui accompagnera le dépôt du budget provincial, en mars 2024.

« Il en va du maintien des soins de santé de qualité pour nos concitoyennes et concitoyens », affirment-ils.