On a beaucoup parlé des soins en fin de vie et de mourir dans la dignité. Or, à Montréal, la Maison du Père vient d'ouvrir des chambres en soins palliatifs et en soins de confort pour les hommes sans abri.

L'organisme montréalais a rencontré les médias, mercredi à Montréal, pour présenter son projet, qu'il est parvenu à réaliser grâce à une entente avec la Société des soins palliatifs du Grand Montréal.

Ainsi, deux chambres en soins de fin de vie (pour une durée de moins de 14 jours) et deux chambres en soins de confort (pour une durée de plus de 15 jours) seront disponibles pour les hommes sans abri.

Ces chambres permettront à des hommes déjà très fragiles de mourir dans leur milieu, près des gens qu'ils connaissent, comme les bénévoles, le personnel soignant, leurs amis et les gens qu'ils côtoient quotidiennement.

«Le service que nous inaugurons aujourd'hui n'est pas un porteur d'espoir, mais un de respect et d'équité. À compter d'aujourd'hui, des hommes sans abri et les aînés de notre résidence pourront mourir dans la dignité auprès des gens qu'ils aiment, comme peuvent le faire tous les citoyens canadiens», a expliqué François Boissy, directeur général de la Maison du Père.

En 2016 seulement, la Maison du Père a accueilli plus de 2000 hommes à son refuge. L'organisme s'occupe également de réinsertion sociale et a pu placer plus d'une centaine d'hommes en logement privé, a souligné M. Boissy.

L'organisme observait de plus en plus de problèmes de santé chroniques chez les hommes qu'il accueillait, comme des problèmes d'insuffisance rénale, des problèmes cardiaques et de diabète. Ceux-ci avaient besoin de soins et, ultimement, en fin de vie, se retrouvaient à faire des allers-retours entre l'hôpital et la Maison du Père, a expliqué M. Boissy. Ils se trouvaient à mourir à l'hôpital, seuls, loin de ceux qu'ils connaissaient.

La Maison du Père compte essentiellement sur ses donateurs et des fondations pour dispenser ses services. «Tout comme pour ses soins de santé de proximité, elle ne bénéficie d'aucune subvention gouvernementale», a pris soin de souligner M. Boissy.