Le Dr Michel Sakellarides, qui injectait de façon hebdomadaire des vitamines à ses patients avec la promesse de leur faire perdre du poids, vient d'être reconnu coupable de 39 chefs de plainte par le conseil de discipline du Collège des médecins.

Le Dr Sakellarides recevait ses patients, dont plusieurs souffraient d'obésité, dans ses deux cliniques d'esthétique de Montréal et de Laval. Le médecin de famille exploite aussi une clinique à Cornwall, en Ontario.

Par le truchement de son site internet, le Dr Sakellarides promettait, avec « son programme unique de réalimentation », de faire perdre « de 14 à 18 livres par mois » à ses patients. Or de telles affirmations sont « trompeuses ou incomplètes », tranche le conseil de discipline.

Le Dr Sakellarides est également reconnu coupable d'avoir « administré intempestivement de la vitamine B12 » à 21 patients.

Même si aucun patient n'a porté plainte au Collège des médecins, les pratiques douteuses du Dr Sakellarides ont été dénoncées par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), qui avait noté que le médecin « employait de façon régulière des injections de vitamine B12 dans le traitement de ses patients souffrant d'obésité ».

La RAMQ s'inquiétait également du fait que le Dr Sakellarides vendait dans un local attenant à sa salle d'attente « des produits amaigrissants qu'il avait prescrits préalablement ».

CONFLIT D'INTÉRÊTS

La décision du conseil de discipline note qu'au moins 14 patients ont reçu des injections de vitamine B12 pour lesquelles un coût de 35 $ à 40 $ par injection était facturé par la société Sodimed, détenue par le Dr Sakellarides.

Le conseil de discipline estime que le Dr Sakellarides s'est placé en situation de conflit d'intérêts, ce qui est interdit par le Code de déontologie des médecins.

Le Dr Sakellarides avait plaidé non coupable aux 39 chefs de plainte. Le conseil de discipline a jugé son témoignage non crédible sous plusieurs aspects. « La pratique médicale du Dr Sakellarides ne correspond pas à ce qu'une personne souffrant d'obésité ou de surpoids est en droit de s'attendre d'un médecin d'aujourd'hui », est-il écrit dans la décision. Sa sanction sera connue prochainement.