Face au vieillissement de la population, les premiers ministres des provinces et territoires demandent encore une fois au gouvernement central d'assumer une plus large part des dépenses en soins de santé au sein de la fédération canadienne.

L'hôte de la réunion annuelle du Conseil de la fédération, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Paul Davis, a affirmé jeudi que les provinces souhaitaient qu'Ottawa augmente le Transfert canadien en matière de santé pour couvrir au moins 25 pour cent de toutes les dépenses des provinces et territoires dans ce secteur.

Le premier ministre a indiqué que bien que chaque province et territoire soit unique, ils sont tous confrontés à des coûts globaux plus importants pour les soins de santé et les services sociaux, notamment en matière de soins à domicile, de soins palliatifs, de soutien aux aidants naturels, de logements sociaux adaptés aux besoins des aînés, de transport en commun et de transport adapté.

«La population du Canada vieillit», a rappelé dans un communiqué le premier ministre Davis, au nom de ses collègues. «On s'attend à ce que d'ici les 25 prochaines années, le nombre de Canadiens âgés de 65 ans et plus doublera, pour passer à 10 millions, ce qui constituera un record.»

«Les premiers ministres ont discuté des effets sur les politiques publiques et des pressions financières croissantes qu'entraînera le vieillissement de la population, particulièrement à l'égard des soins de santé. Ces pressions financières viennent renforcer la nécessité, pour le gouvernement fédéral, d'accroître son financement en matière de soins de santé», soutiennent les premiers ministres.

La ministre fédérale de la Santé, Rona Ambrose, a répondu dans un courriel que les Transferts canadiens en matière de santé avaient culminé sous les conservateurs, et qu'ils devraient atteindre 40 milliards $ par année d'ici 2020. Elle soutient qu'Ottawa versera 27 milliards au cours des cinq prochaines années pour les soins de santé, et que les transferts fédéraux augmentent plus rapidement que les besoins des provinces.

À l'extérieur de l'édifice où se tenait la réunion du Conseil de la fédération, un petit groupe de manifestants tentaient d'ailleurs d'attirer l'attention sur le «sous-financement du système de santé».

Debbie Forward, présidente du Syndicat des infirmières autorisées de Terre-Neuve-et-Labrador, a elle aussi estimé que le gouvernement fédéral ne paie pas sa juste part des coûts de santé. Elle a cité un rapport publié jeudi par la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières, qui conclut que les changements proposés par Ottawa au Transfert en matière de santé pourraient priver le système de santé des Canadiens de plus de 43 milliards $ au cours des huit prochaines années.