De sa prison au Panama, l'ex-patron du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) Arthur Porter se défend d'avoir falsifié son CV au moment d'être recruté par l'institution il y a 10 ans.

La Presse a révélé mercredi que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) croit que Porter a falsifié son CV en prétendant détenir un certificat en gestion de la santé d'un programme de l'Université de Toronto, le Physicians Manager Program. Un dirigeant de l'université a déclaré aux enquêteurs que le certificat en question n'existait pas.

Les policiers chargés de l'enquête sur le scandale de corruption du CUSM ont convaincu un juge de signer une ordonnance de transmission de documents pour forcer l'Université de Toronto à confirmer par écrit qu'elle n'avait aucune trace d'un étudiant nommé Arthur Porter dans ses dossiers.

Une lettre de la direction de l'université a été subséquemment saisie comme pièce à conviction. La police prétend dans des documents judiciaires déposés en cour que cette pièce pourrait l'aider à prouver que Porter a commis un crime en contrefaisant un document.

Photo de diplôme

Or, hier, la famille d'Arthur Porter a publié sur son blogue une photo d'un diplôme à son nom attestant qu'il a complété le «Physicians Manager Program» à l'University of Toronto. La Presse n'a pas été en mesure de confirmer l'authenticité du document auprès de l'institution d'enseignement, qui garde confidentiels les dossiers d'étudiants.

Arthur Porter, qui est accusé d'avoir empoché des millions en pots-de-vin dans le cadre du trucage de l'appel d'offres du CUSM, prétend vouloir poursuivre devant les tribunaux les gens qui contestent la validité de son CV.

Pour qu'un procès se tienne à ce sujet, il faudrait toutefois qu'il revienne au Canada. Pour l'instant, il conteste toujours la demande d'extradition des autorités canadiennes à son endroit et demeure emprisonné au Panama en attendant que les autorités locales statuent sur son sort. Depuis 2012, il dit être atteint d'un cancer des poumons à un stade très avancé.