Pour la première fois depuis son apparition en 2009, le H1N1 est le type d'influenza le plus répandu au Québec. Heureusement, le vaccin actuellement distribué protège contre cette souche du virus. Avant que l'activité grippale n'atteigne son pic d'ici quelques semaines, le ministre de la Santé, Réjean Hébert, exhorte les Québécois à se faire vacciner.

«Le vaccin est le meilleur moyen de se protéger et la bonne nouvelle, c'est qu'il couvre les souches qui sont en activité ici et dans l'Ouest canadien», a déclaré le ministre Hébert en entrevue avec La Presse.

Depuis cet été, 572 souches d'influenza ont été détectées dans le monde. Au Québec comme au Canada, la «grande majorité» des cas recensés au cours des dernières semaines par les laboratoires sentinelles du ministère de la Santé appartiennent à la souche A (H1N1), a précisé la Dre Danielle Auger, directrice de la protection de la santé publique.

Le ministère de la Santé mène chaque année des campagnes de vaccination pour protéger les populations vulnérables. Cette année, le vaccin distribué contient des souches de A (H1N1), de H3N2 et de l'influenza B. Ces deux dernières souches circulent aussi actuellement au Québec, mais dans une moindre mesure. Les experts ont donc vu juste lorsqu'ils ont élaboré le vaccin.

Le H1N1 circule au Québec depuis 5 ans, mais c'est la première fois qu'il prédomine depuis la pandémie de 2009.

Le mot H1N1 frappe l'imaginaire en raison de sa progression, qui avait mis en alerte les autorités de santé publique du monde après la découverte du premier cas au Mexique. 

Des campagnes de vaccination massives avaient été lancées d'urgence pour inoculer les Québécois contre ce qu'on avait surnommé grippe porcine en raison de son origine animale. On craignait une propagation virulente à l'échelle mondiale sur le modèle de la grippe espagnole, en 1918.

«La grippe est par définition une maladie qui peut être mortelle. On peut comprendre que les gens aient peur du H1N1, mais la souche H3N2 est tout aussi dangereuse, tout aussi virulente», a fait remarquer le Dr Hébert.

Environ 300 Québécois meurent de complications liées à la grippe chaque année, rappelle la Dre Auger. Les personnes le plus à risque sont les personnes âgées, les enfants en bas âge, les gens qui ont un système immunitaire déprimé et les gens qui souffrent de maladies pulmonaires. Il est important de se faire vacciner chaque année, car les virus subissent certaines mutations, mentionne le Dr Hébert. D'autant plus que le vaccin est à son maximum d'efficacité durant cinq ou six mois seulement.

Les autorités de santé publique seront en mesure de tracer un bilan plus complet de la situation aujourd'hui puisque les laboratoires transmettront au Ministère leurs chiffres de la dernière semaine. Chose certaine, la saison de la grippe a pris son envol et si la tendance se maintient, le pic devrait survenir entre la fin de janvier et la mi-février. Il n'y a cependant pas plus de cas de grippe qu'à l'habitude.

Sept morts au Canada

Le virus de l'influenza H1N1 a déjà fait des victimes ailleurs au Canada. En Alberta, où le pic de la grippe est survenu pendant les Fêtes, au moins cinq personnes sont mortes dans les derniers jours. Le ministère de la Santé a réagi en ouvrant des centres de vaccination.

Les médias locaux ont d'ailleurs diffusé des images de files d'attente monstres aux portes des cliniques.

À Toronto, les autorités de santé publique ont rapporté qu'au moins deux personnes avaient succombé après avoir contracté la grippe H1N1.