Un an après la conclusion de l'entente de travail des pharmaciens hospitaliers, l'Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) croit qu'en dépit des gains enregistrés, il y a encore place à amélioration pour contrer la pénurie de personnel qui sévit dans ce domaine.

Le président de l'APES, François Paradis, affirme que, malgré l'important rattrapage salarial par rapport au secteur privé, il manque encore «des pièces au puzzle» pour attirer la relève en quantité suffisante pour combler les besoins du secteur public.

Selon lui, trois éléments doivent être mis en place.

Le titre de spécialiste en pharmacothérapie avancée devrait être créé pour les pharmaciens qui réussissent le programme de maîtrise dans cette discipline, puisqu'ils possèdent des connaissances plus poussées sur les médicaments plus spécifiques au milieu hospitalier.

La promotion de la profession de pharmacien hospitalier devrait être plus dynamique afin de la faire découvrir aux étudiants en pharmacie dès leur entrée à l'université et alimenter leur intérêt tout au long de leur formation du premier cycle d'études.

Finalement, il faudrait s'assurer du maintien, voir même de l'élimination, de l'écart salarial avec le secteur privé pour demeurer concurrentiel.

En juillet 2012, l'entente des pharmaciens hospitaliers a permis de réduire l'écart pécuniaire avec le secteur privé de 35 à 20% en début de carrière. M. Paradis reconnaît que cet important rattrapage a déjà contribué à augmenter l'intérêt pour la profession. Le nombre d'inscriptions à la maîtrise en pharmacothérapie avancée est passé d'une moyenne de 56 au cours des dix dernières années à 75 cette année.

Il ajoute, par contre, que la pénurie de main-d'oeuvre dans ce domaine se fait toujours bien sentir, puisqu'une enquête de l'APES, réalisée l'an dernier, indique que le taux de pénurie de pharmaciens hospitaliers s'est continuellement aggravé sur 15 ans, pour atteindre 24% en 2012 et en faire la plus grave pénurie du réseau de la santé québécois toutes proportions gardées.

L'APES estime qu'il faudrait, annuellement, 115 diplômés pour empêcher la pénurie de s'aggraver davantage.