Après avoir promis pendant toute la campagne électorale d'assurer à chaque Québécois l'accès à un médecin de famille, le ministre de la Santé a annoncé dimanche des investissements de plus de 70 millions pour trouver une solution au problème.

La solution, selon Réjean Hébert? Mettre tous les efforts vers des groupes de médecine familiale (GMF). Le gouvernement Marois veut les équiper de dossiers médicaux informatiques et leur permettre d'embaucher du personnel supplémentaire - notamment des infirmières et des nutritionnistes.

«On a une volonté ferme. Vous voyez aujourd'hui que les sommes sont au rendez-vous», a fait valoir le ministre de la Santé, bien conscient qu'il n'est pas le premier à promettre de régler le dossier une fois pour toutes. «Pour moi, c'est la priorité numéro un.»

Un «dédommagement» de 12 000$ par médecin

La majeure partie des investissements annoncés dimanche consiste en une compensation «de l'ordre de 60 millions» que Québec remettra aux médecins omnipraticiens pour informatiser les dossiers de leurs patients. La somme d'environ 12 000$ dirigée vers chacun d'entre eux devrait servir à acheter le matériel nécessaire, ainsi qu'à la formation.

Selon Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), l'implantation de ces logiciels «améliore l'efficience» de ses membres, avec un résultat réel sur le nombre de patients vus chaque jour. «C'est la première fois aujourd'hui que je sens vraiment qu'on va investir en première ligne, que le ministre s'engage à investir dans les cliniques médicales», a-t-il affirmé en marge de la conférence de presse.

Le ministre Hébert a aussi annoncé la mise sur pied d'une enveloppe de 11 millions pour l'embauche de professionnels de la santé qui pourraient donner un coup de pouce aux médecins dans les GMF.

«Ils vont se greffer aux GMF pour permettre de suivre plus de malades et plus de malades chroniques, notamment, a assuré Réjean Hébert. Ce sont 80 groupes qui ont déjà atteint leur capacité maximale qui vont bénéficier de deux nouvelles ressources.»

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Super-infirmières: Hébert met un fusil sur la tempe des médecins

Les médecins doivent permettre aux «super-infirmières» de faire certains actes médicaux, sinon le gouvernement légiférera, a averti hier le ministre de la Santé.

Réjean Hébert a affirmé que si les négociations avec le Collège des médecins sur le droit de prescription de ces professionnelles ne sont pas conclues d'ici «trois à quatre mois», il présentera un projet de loi réglant la question.

«Il y a des discussions qui s'éternisent et j'ai demandé qu'on accélère ces discussions, sinon on va légiférer pour donner un droit de prescrire aux infirmières», a expliqué M. Hébert.

Le Collège des médecins du Québec a toujours exprimé beaucoup de réticences à voir les «super-infirmières» être autorisées à faire des actes médicaux.