Il est 15h par un après-midi pluvieux de septembre. Sur le chantier de construction du futur Centre universitaire de santé McGill (CUSM), à Montréal, c'est la cohue. La journée de travail se termine et les 500 travailleurs du chantier quittent les lieux dans un joyeux brouhaha.

Lancés en juillet 2010, les travaux de construction du futur CUSM, évalué à 2,2 milliards de dollars, vont bon train. Le chantier est gigantesque. Onze grues s'affairent. «Si on exclut les barrages et les stades, c'est le plus important chantier en bâtiments de l'histoire du Québec», lance le vice-président de SNC-Lavalin, Charles Chebl.

Les statistiques du futur CUSM donnent le vertige. D'ici à la fin des travaux, prévue pour 2014, 200 000 mètres cubes de béton seront coulés sur le terrain situé à l'intersection du boulevard Décarie et de la rue Saint-Jacques. Et 20 000 tonnes d'acier seront posées.

La Presse a visité le chantier le mois dernier. Les différents bâtiments du centre hospitalier sortent graduellement du sol. À l'est du terrain, les pavillons qui abriteront l'Institut de recherche du CUSM et le Centre du cancer sont parmi les plus avancés. Le jour de notre passage, des ouvriers érigeaient les chambres fortes de radiothérapie.

Au centre, le bâtiment qui abritera l'actuel hôpital Royal Victoria est aussi bien entamé. Et à la pointe ouest du terrain, le nouvel hôpital de Montréal pour enfants commence à sortir de terre.

Selon le directeur principal du développement du CUSM Campus Glen, Robert Hamilton, le chantier du futur CUSM est très complexe. «Ça réunit des activités de recherche, de santé et d'éducation. On a planché pendant plusieurs années sur ce projet», dit-il. Au final, l'établissement comptera 154 chambres pour enfants et 346 pour adultes, toutes individuelles. L'hôpital regroupera 25 spécialités médicales et comptera 19 salles d'opération.

«On aura un milieu axé sur les soins aux patients, dit M. Hamilton. Avec beaucoup de lumière naturelle. Le concept est simple et élégant», souligne-t-il. M. Hamilton croit que son projet est d'une telle qualité qu'il sera plus facile d'y attirer des employés.

Désagréments

En plus des 500 ouvriers, 350 professionnels, s'affairent dans la dizaine de bureaux temporaires installés sur le chantier du CUSM. Tous les jours, il y a beaucoup de va-et-vient dans le quartier. Plusieurs mesures sont prises pour tenter de limiter les inconvénients pour les résidants. «On contrôle la poussière. On nettoie les rues autour. On tente de limiter le bruit», explique M. Chebl. Mais il reconnaît qu'il est impossible d'éliminer tous les désagréments.

Pendant ces rencontres du comité de bon voisinage, qui rassemble les responsables du projet et les citoyens, la tension est parfois vive. Les citoyens se plaignent du bruit et de la poussière émanant du chantier. Les lourds problèmes de circulation causés par la reconfiguration des voies d'accès au chantier en ont aussi incommodé plusieurs.

«C'est le défi d'un chantier urbain», note M. Chebl, qui a aussi été impliqué dans des projets d'envergure tels que le métro de Laval, le Centre Bell et la nouvelle Maison symphonique.

Si tout va bien, le chantier du CUSM se terminera en 2014. Mais d'ici là, encore beaucoup de travail devra être fait. «On devra procéder au transfert des hôpitaux vers le nouvel emplacement. Et avant de faire la première opération au nouveau CUSM, tout devra rouler parfaitement», note M. Hamilton.

* * *

LES CHIFFRES DU CUSM

Ouverture prévue: 2014

Nombre de chambres : 500

(toutes individuelles)