La Société canadienne du cancer invite encore une fois à la prudence avec les hormones de substitution, après la parution d'une étude américaine qui conclut que les cancers du sein seraient plus invasifs lorsqu'il y a eu prise de ces hormones combinées qu'en l'absence de cette prise d'hormones.

L'étude, parue dans le Journal de l'Association médicale américaine, conclut que la prise d'une combinaison d'oestrogène et de progestine a été associée à un risque plus élevé de cancer du sein et que ces cancers étaient plus souvent à des stades plus avancés, ayant atteint les ganglions.

Comme il s'agissait d'un cancer à un stade plus avancé, le risque de mortalité semblait aussi plus élevé que pour les autres cas de cancer du sein où il n'y avait pas eu prise de ces hormones combinées, selon l'étude américaine.

«C'est une étude; il faut toujours relativiser», a affirmé en entrevue, vendredi, la coordonnatrice des affaires publiques à la Société canadienne du cancer, Diane Lamontagne.

Néanmoins, cette étude s'ajoute à toute une série d'études incitant à la prudence avec la prise d'hormones combinées à la ménopause.

«C'est une pièce d'information que la Société canadienne du cancer accueille favorablement, parce que ça vient conforter le message qui dit que l'hormonothérapie, quand elle est prise pour contrôler les symptômes de la ménopause, c'est un traitement auquel on ne devrait avoir recours que dans des situations où les symptômes sont sévères», affirme Mme Lamontagne.

Elle rappelle toutefois que la décision de prendre ou non des hormones de substitution à la ménopause est une décision personnelle, qui doit être prise en consultation avec le médecin, au cas par cas.

«La Société canadienne du cancer dit que si on avait à prendre de l'hormonothérapie parce que ces symptômes-là ne peuvent être traités autrement, il faut le faire pour la plus courte période de temps, c'est-à-dire le temps nécessaire à la maîtrise des symptômes et la dose la plus faible possible qui soit efficace. Cette étude vient renforcer le message de prudence de la Société canadienne du cancer, c'est une information de plus qui permet aux femmes de prendre une décision éclairée», conclut Mme Lamontagne.

Cette recherche américaine est une des études de suivi qui ont été réalisées à la suite de la célèbre Women's Health Initiative réalisée auprès de milliers de femmes, dont les résultats avaient été dévoilés en 2002, suscitant une vive controverse. Cette recherche avait démontré un lien entre la prise d'hormones combinées et l'accroissement du risque de diverses maladies, comme le cancer du sein et les maladies cardiovasculaires.