En cas de pandémie, la fermeture d'écoles doit faire partie des avenues à considérer, et l'idéal semble d'agir avant que 1% de la population ne soit malade, écrit la revue médicale britannique The Lancet dans un article consacré à la question dans son numéro du mois d'août.

Selon Cauchemez et ses collaborateurs, en fonction des modèles étudiés, c'est en effet sous ce stade de 1% «que l'effet de l'intervention peut être maximal».

 

Si chaque pandémie est unique, peut-on lire, il reste que l'on peut tirer des enseignements des réactions gouvernementales face à chacune. Alors qu'ils citent nommément les pandémies d'influenza en France en 1957 et à Hong Kong en 2008, les auteurs signalent que la fermeture d'écoles, dans ces deux occasions, «n'a pas eu d'effet significatif parce que la décision a été prise très tard après le début (de la pandémie)».

Il est difficile de savoir à quel moment fermer les écoles, de la même façon qu'il est difficile de décider sur quelle base on le fait. Si l'on s'en remet aux taux d'absentéisme dans les écoles, dit The Lancet, le danger est justement de réagir trop tard étant donné la difficulté de colliger de telles données.

À l'inverse, si on réagit trop rapidement dès lors que quelques centaines de cas sont confirmés, le risque est de réagir plus fortement que ce que nécessite la capacité de transmission du virus.

Quoi qu'il en soit, les autorités - aussi bien des écoles, des localités ou des gouvernements - ne peuvent pas faire l'économie d'une réflexion sur la question, les contacts étant très étroits dans les écoles et les enfants étant considérés comme d'importants agents de transmission. Les auteurs estiment aussi que les parents d'enfants d'âge scolaire doivent commencer à réfléchir à leur propre plan dans l'éventualité où des écoles fermeraient pour une période plus ou moins prolongée.

Ces réflexions sont d'autant plus nécessaires dans le cas de la grippe A (H1N1), écrivent Cauchemez et ses collaborateurs, que «60% des personnes infectées ont 18 ans et moins».

On est bien conscient de cela au Québec, comme en témoigne le message d'accueil téléphonique dans les hôpitaux affiliés à l'Université McGill. On y précise d'emblée, sur la question des visites, qu'«il n'est pas recommandé aux jeunes de 18 ans» qui n'ont ni rendez-vous ni traitement de rendre visite à un malade. C'est là «une mesure temporaire car ce groupe d'âge est particulièrement touché par le virus», est-il précisé dans le message.

En juin, l'hôpital Maisonneuve-Rosemont a été le premier à interdire les visites aux moins de 18 ans. Le centre hospitalier universitaire Sainte-Justine avait emboîté le pas et limité les visites aux seuls parents des enfants hospitalisés.