Le Conseil pour la protection des malades s'inquiète de l'escalade verbale entre le ministre de la Santé, Yves Bolduc, et le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, le Dr Gaétan Barrette. Car pendant que les deux hommes s'entredéchirent sur la place publique, dénonce l'avocat Paul Brunet, ce sont les patientes qui attendent dans l'anxiété.

«Ces gens-là sont vus, ils sont écoutés, a-t-il déploré. Pour l'amour et le respect des femmes qui sont en cause, nous n'avons pas besoin d'une guerre d'ego.»

 

Le Dr Barrette a qualifiée de «ridicule» la déclaration du ministre Bolduc, hier. Car en admettant les résultats de l'étude du Dr Gaboury (voir autre texte), il admet que des victimes du cancer ont pu recevoir un traitement médical inapproprié. Et il contredit du coup ses propos rassurants.

«Si le test est valide, obligatoirement, il reflète l'état de la situation de la pathologie», a-t-il martelé, accusant le ministre de «manque de rigueur intellectuelle».

Mais Yves Bolduc n'a pas mâché ses mots lui non plus, au sujet des propos tenus par le Dr Barrette dans les derniers jours. Tout comme il a condamné l'enflure médiatique qui, à son avis, entoure l'affaire.

«Le Dr Barrette, quand il parle, il parle au nom d'un syndicat, a-t-il lâché. Il ne représente aucune organisation professionnelle de qualité. À un moment donné, il va falloir regarder la crédibilité dans un contexte aussi important que le cancer du sein, alors que des milliers de femmes ont été apeurées.»

Le ministre affirme qu'il est faux de prétendre que les conclusions du Dr Gaboury peuvent se transposer à d'autres formes de cancer, comme l'a affirmé le Dr Barrette samedi.