L'Association médicale du Québec estime qu'environ 5 milliards $ sont «mal dépensés» dans le réseau québécois de la santé et des services sociaux, à cause de lacunes dans la coordination des soins, d'erreurs de médication, de surtraitement et autres.

> Le rapport de l'AMQ (PDF)

L'association a fait cette projection dans une étude qu'elle vient de publier, en se basant sur une recherche sur le même sujet réalisée aux États-Unis.

Ces sommes qu'elle qualifie de «mal dépensées» ont trait au surdiagnostic, au surtraitement, aux lacunes dans la coordination des soins, aux infections nosocomiales, aux erreurs de médication, aux incidents évitables et aux réadmissions à tous les niveaux dans le réseau.

L'association donne divers exemples, comme des examens qui sont prescrits pour répondre aux attentes d'un patient ou des tests qui sont demandés par crainte de poursuites pour faute professionnelle.

Ces demandes qui ne sont pas toujours justifiées cliniquement «créent une pression sur le système et sont susceptibles d'engendrer des dépenses évitables», écrit l'AMQ dans son étude d'une vingtaine de pages.

Parmi les solutions proposées, l'Association médicale du Québec propose de mieux sensibiliser les médecins, les professionnels de la santé et le public.

L'association mettra sur pied un groupe de travail pour coordonner les démarches afin d'identifier les utilisations inappropriées des ressources dans le système de santé. Le groupe s'attardera d'abord à cinq spécialités ou secteurs pour lesquels on pourrait revoir les données probantes sur l'efficacité des interventions, tests ou examens les plus souvent prescrits, par exemple.

«À terme, cette analyse pourrait être étendue à l'ensemble des spécialités médicales et chirurgicales, après une évaluation rigoureuse du processus», précise l'AMQ.

L'association souhaite que le gouvernement participe également à la démarche, par ses différentes instances, et qu'il intègre les travaux du groupe de travail à ses orientations.

Elle aimerait aussi que le gouvernement du Québec réintègre le groupe de travail sur l'innovation en santé, mis sur pied par le Conseil de la fédération. Québec s'en est retiré en janvier dernier.