Un nombre grandissant d'enfants canadiens souffrant de maladies chroniques sont soignés en médecine douce, affirment des chercheurs, mais les parents n'indiquent pas toujours aux médecins qu'ils ont recours à des traitements non conventionnels.

Les chercheurs préviennent pourtant qu'il est important de prévenir les professionnels de la santé de la prise de vitamines ou de médicaments à base d'herbes ou de produits homéopathiques, puisque, dans certains cas, cela peut avoir un effet sur les médicaments traditionnels.

Dans le cadre d'un sondage mené auprès de parents dont les enfants sont traités dans deux hôpitaux pédiatriques du pays, ces chercheurs ont découvert que des médecines douces ou des thérapies non conventionnelles comme les massages et la chiropratique étaient fréquemment utilisés.

Leur étude, publiée lundi dans la revue Pediatrics, révèle que près de 20 pour cent des familles interrogées ont dit ne pas avoir informé leur médecin ou leur pharmacien de l'usage jumelé des médicaments prescrits et des médecines douces.

Selon la Dre Sunita Vohra, coauteure de l'étude, les raisons expliquant cette décision sont probablement variées, allant de la gêne à discuter du sujet à la croyance voulant que ces médecines douces constituent elles aussi des traitements approuvés, par exemple.

L'étude a impliqué un total de 926 familles fréquentant 10 centres de soins de santé d'Edmonton et Ottawa.

Les médicaments «non conventionnels» les plus utilisés étaient les multivitamines, les minéraux, les produits à base d'herbes et les remèdes homéopathiques, tandis que les médecines douces les plus populaires étaient les massages, la chiropratique, la relaxation et l'aromathérapie.

Les parents étaient de deux à trois fois plus susceptibles d'utiliser des médecines douces si la santé de leur enfant était moyenne ou mauvaise, et si un parent avait lui-même utilisé cette sorte de traitement.

L'utilisation jumelée des médecines douces et des médicaments sous ordonnance peut cependant être risquée: l'étude a fait état de 80 cas de réaction entre des médecines douces et des remèdes conventionnels, y compris 19 occurrences considérées comme étant modérément négatives, et six classées comme étant sévères.

Aux dires de la Dre Vhora, le fait de prendre de l'échinacée, par exemple, un produit régulièrement consommé pour accroître l'efficacité du système immunitaire, peut nuire à l'efficacité de la chimiothérapie utilisée pour combattre le cancer.

Toujours dans le cadre de l'étude, il a été établi que plus de 60 pour cent des parents ont dit avoir obtenu de l'information sur les médecines douces de la part de leur «famille». D'autres ont cité Internet, des magasins d'aliments naturels, des pharmacies, ainsi que des livres et des magazines.

«Ils obtiennent leur informations de plusieurs sources, et lorsque vous avez un intérêt commercial, lorsque quelqu'un tente de vous vendre quelque chose, vous pourriez ne pas être exposé à une source d'information objective», a dit la Dre Vohra.