Le bureau du ministre de la Santé a reconnu samedi que la grève des ambulanciers avait un impact négatif sur l'état des urgences du Québec, mais refuse toutefois de critiquer les syndiqués.

Parmi les moyens de pression administratifs mis en place par les ambulanciers en grève, ces derniers ont récemment commencé à ne plus annoncer leur arrivée dans les hôpitaux lorsqu'ils ne transportent pas des patients dans un état critique. La grande majorité des personnes transportées en ambulances arrivent donc dans les urgences hospitalières sans que le personnel ait été mis au courant de leur arrivée.

«Oui, ça peut avoir un impact sur les urgences, effectivement», a affirmé Ariane Lareau, responsable des communications du ministre Réjean Hébert.

Du même souffle, Mme Lareau a qualifié ces moyens de pression de «légaux» et a ajouté qu'ils avaient «déjà été utilisés» dans le passé». «Les services essentiels sont maintenus», a-t-elle reconnu.

En entrevue sur les ondes de Radio-Canada, le directeur des communications de cinq hôpitaux de la région de Québec a fait valoir que les moyens de pression des ambulanciers créaient des obstacles supplémentaires à un moment où les urgences étaient déjà débordées.

«C'est un irritant supplémentaire. Habituellement, les ambulanciers préviennent de leur arrivée avec un patient et de la condition du patient, a relaté Richard Fournier.  Maintenant, ils ne le font plus, ce qui complique la tâche de nos équipes.»

Les ambulanciers paramédicaux, pour leur part, ont affirmé que même avant la grève, ils n'ont jamais averti les hôpitaux de leur arrivée pour les cas les plus bénins, comme les patients atteints de grippe.

La grève des ambulanciers-paramédicaux touche les 2500 membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), soit quelque 60% de tous les travailleurs du secteur au Québec. La plupart des régions de la province, dont Montréal et Québec, sont touchées.

Ariane Lareau a fait valoir que les négociations entre les syndiqués et leurs patrons «vont reprendre très bientôt».