Pour la première fois depuis l'annonce du gouvernement Charest d'aller de l'avant avec le financement des établissements de santé selon leur performance, des chercheurs préviennent que cette «avenue est risquée, et pourrait entraîner des effets pervers.»

L'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), organisation réputée comme étant plus à gauche, a dévoilé le résultat de ses recherches sur le financement à l'activité ce matin.

Selon le chercheur à l'IRIS, Guillaume Hébert, l'Angleterre a vu son nombre de gestionnaires augmenter de 77% quand elle a implanté ce mode de gestion. Et aux États-Unis, l'un des pays où ce mode de fonctionnement a été élaboré, la réforme santé du président Obama vise justement à s'éloigner du financement à l'activité dans le réseau de la santé, a-t-on fait remarquer.

L'IRIS cite aussi la Suède, l'un des pays les plus performants en matière de santé, où ce modèle n'a pas été mis en place. En conséquence, l'Institut estime que le financement des établissements à l'activité «marquerait une étape vers l'élargissement de la place du privé en santé.»

Dans son dernier budget provincial, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a annoncé la mise sur pied d'un comité chargé de se pencher sur ce mode de financement. Si tout va comme prévu, ce nouveau mode sera implanté à l'essai, à l'automne prochain, dans certains hôpitaux. Cette idée, qui a été recommandée par l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (Aqesss), a déjà été écartée par le Parti Québécois dans le passé -alors qu'il était au pouvoir - en raison de sa complexité.