Dans le contexte de la campagne élecrtorale qui a commencé aujorud'hui, l'exploration pétrolière dans l'île d'Anticosti suscite toujours la controverse. Mardi, Québec a fermé la porte à un moratoire sur l'exploration et affirmé qu'il faut déterminer ce qui se cache dans le sous-sol de l'île. Portrait d'un débat qui fait circuler de nombreuses informations contradictoires et force les partis politiques à prendre position.

Le PQ pour une évaluation environnementale

Comme les milliers de signataires d'une pétition qui exige un moratoire sur l'exploration pétrolière dans l'île d'Anticosti, le Parti québécois (PQ) est d'avis qu'une étude est nécessaire pour connaître les impacts sur l'environnement. «Il faut qu'il y ait une véritable évaluation environnementale. On a toujours dit que pour l'ensemble de l'exploitation de nos ressources, il faut qu'il y ait des évaluations, et nous prendrons la décision par la suite», a déclaré Pauline Marois hier. En février, le PQ avait critiqué les libéraux lorsque Hydro-Québec avait cédé des permis d'exploration à une firme privée sans dévoiler la somme que Québec avait touchée dans la transaction.

- Émilie Bilodeau

La CAQ favorable, mais pas à n'importe quelle condition

La Coalition avenir Québec se dit favorable à l'idée d'exploiter le potentiel pétrolier du golfe du Saint-Laurent, qui comprend l'île d'Anticosti. Mais un éventuel gouvernement caquiste n'appuierait cette exploitation que si les conditions d'acceptabilité environnementale et sociale sont remplies. «On ne doit pas opposer développement économique et développement durable, mais les conjuguer», résume le porte-parole du chef François Legault, Jean-François Del Torchio.

- Martin Croteau

Opposition ferme au gaz et au pétrole

Québec solidaire (QS) s'oppose fermement à l'exploration gazière et pétrolière dans l'île d'Anticosti. Selon lui, il faut plus qu'un moratoire. Le parti politique veut plutôt interdire toute exploration gazière et pétrolière au Québec. «Le gaz et le pétrole font partie de l'économie du XXe siècle, dit Amir Khadir, député de Mercier. Nous sommes maintenant au XXIe siècle. Le Québec mérite mieux. Les gens qui veulent des projets pétroliers voient 100 ans en retard.» M. Khadir n'exclut pas la possibilité de discuter de nouveau «dans 20 ou 30 ans» de la possibilité d'exploiter le gaz et le pétrole au Québec.

- Vincent Brousseau-Pouliot

Moratoire sur le gaz et le pétrole de schiste

Le parti Option nationale veut un moratoire sur le gaz et le pétrole de schiste, le temps que des études «indépendantes et objectives» viennent préciser l'impact environnemental de cette technique d'extraction. «Le potentiel est assez alléchant, mais nous n'avons pas de preuve formelle que ce n'est pas nocif, dit Jean-Martin Aussant, chef d'Option nationale et député de Nicolet-Yamaska. Présentement, les études sont réalisées soit par les groupes environnementaux, soit par les entreprises qui veulent réaliser ces projets.» Le moratoire prôné par Option nationale n'empêchera pas l'exploitation traditionnelle du pétrole (au lieu de la technique d'extraction par fracturation utilisée avec le pétrole de schiste).

- Vincent Brousseau-Pouliot