Le candidat à la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD) Guy Caron dévoilera jeudi sa politique pour lutter contre les changements climatiques.

Son plan, dont La Presse canadienne a obtenu copie, inclut une taxe sur le carbone, des investissements importants pour la production d'énergies renouvelables, l'ajout de tarifs douaniers sur les importations et l'accueil de réfugiés climatiques. Il se décline en 11 points.

À l'instar de deux de ses adversaires, Guy Caron propose de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 pour cent sous les niveaux de 2005 d'ici 2025, soit cinq ans plus tôt que ce que prévoit la cible actuelle du Canada.

Jagmeet Singh et Niki Ashton proposent aussi cette cible de réduction des émissions de carbone plus ambitieuse.

Pour atteindre cette nouvelle cible, Guy Caron imposerait une taxe fédérale sur le carbone de 50 $ la tonne dès 2020, qui augmenterait progressivement pour atteindre 100 $ en 2025, puis 150 $ en 2030.

Cette taxe sur le carbone serait accompagnée de tarifs douaniers sur les importations en provenance de pays où le prix sur le carbone serait inférieur ou inexistant. Ces revenus serviraient à financer des baisses d'impôts pour les exportateurs canadiens dans l'espoir de préserver leur compétitivité sur les marchés mondiaux.

«Nous ne voulons pas donner un avantage indu aux industries canadiennes, se défend-il. Nous voulons nous assurer qu'elles ne soient pas désavantagées vis-à-vis l'industrie étrangère dans un contexte où nous voulons réellement faire notre part pour la lutte contre les changements climatiques.»

Guy Caron suggère également d'éliminer progressivement les véhicules à combustibles fossiles et d'électrifier les transports à l'image des initiatives prises par le gouvernement du Québec.

Dans cette politique, le candidat clarifie sa position sur les oléoducs en indiquant noir sur blanc qu'il rejette les projets Énergie Est, Kinder Morgan et Keystone XL qui, selon lui, «ne passent pas le test d'un point de vue environnemental et économique».

Il propose plutôt d'éliminer les subventions dédiées à la production d'énergies fossiles et d'investir dans la production d'énergies renouvelables telles que les énergies solaires, éoliennes et géothermiques.

Il indique également vouloir réformer en profondeur l'Office national de l'Énergie (ONÉ) pour que son mandat reflète les engagements de réduction de gaz à effet de serre pris par le Canada dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat.

Guy Caron prône la reconnaissance par le Canada et l'accueil des réfugiés climatiques forcés de quitter leur pays en raison des changements causés par le réchauffement de la planète.

«C'est un élément qui est bien souvent négligé, mais on sait que particulièrement dans les populations insulaires à travers le monde, il y aura de plus en plus de gens qui devront migrer parce que les conditions seront invivables dans leur pays d'origine et on doit pouvoir y faire face», affirme-t-il.

Quatre personnes aspirent à remplacer Thomas Mulcair à la tête du NPD. Seul candidat du Québec, le député Guy Caron fait face au député provincial de l'Ontario Jagmeet Singh, et à ses collègues fédéraux Charlie Angus et Niki Ashton.

Ceux-ci ont déjà dévoilé leur politique en matière de changements climatiques.

Charlie Angus est le seul candidat à ne pas suggérer une nouvelle cible de réduction des gaz à effet de serre. Il propose plutôt un cadre législatif pour plafonner les émissions de carbone sur une période de cinq ans.

Les quatre candidats croiseront à nouveau le fer le 27 août à Montréal. Le choix du prochain chef du NPD aura lieu en octobre.