Le ministre canadien de l'Immigration, Jason Kenney, a félicité lundi les autorités thaïlandaises pour l'arrestation la semaine dernière de 155 immigrés tamouls fuyant le Sri Lanka et qui, selon certaines sources, cherchaient à demander l'asile au Canada.

Certains des Tamouls interpellés avaient déjà demandé à l'ONU l'obtention du statut de réfugiés, s'estimant en danger dans leur île natale où les autorités de Colombo ont battu en mai 2009 la rébellion séparatiste des Tigres tamouls, mettant fin à un conflit ethnique de 37 ans.

Dans la foulée des arrestations, le gouvernement de Bangkok a dit envisager d'en renvoyer la grande majorité au Sri Lanka, leurs visas de tourisme ayant expiré.

Selon plusieurs sources au Canada, ces Tamouls cherchaient à gagner ce pays, imitant quelque 500 compatriotes arrivés en août en Colombie-Britannique (côte pacifique) à bord d'un cargo obsolète, comme 76 autres un an plus tôt.

«Je voudrais applaudir les autorités thaïlandaises pour le succès de leur récente action (qui a) contribué à interdire le trafic d'êtres humains», a déclaré M. Kenney devant la Chambre des Communes.

La Thaïlande «a été un point de transit pour l'exploitation très dangereuse de l'industrie du trafic d'êtres humains (qui est) dirigée par des criminels», a ajouté le ministre.

En raison de sa généreuse politique d'immigration, le Canada constitue une destination de prédilection pour les demandeurs d'asile. Mais le gouvernement conservateur de Stephen Harper a récemment annoncé son intention de renforcer sa législation afin de lutter contre «les abus» dont il s'estime victime.

«Nous recevons plus d'immigrés que n'importe quel autre pays développé mais nous ne tolèrerons pas que nos lois sur l'immigration soient violées systématiquement ou que la sincérité de notre système d'immigration soit exploitée par des trafiquants d'êtres humains», a encore dit M. Kenney.

«Nous allons prendre des actions contre eux», a-t-il poursuivi, sans préciser le contenu du projet de loi annoncé en ce sens il y a une dizaine de jours par le Premier ministre Harper, ni la date de sa présentation.