La Fédération des femmes du Québec dénonce la nouvelle position du gouvernement canadien, qui refuse de financer des programmes sur la santé maternelle dans les pays en développement qui incluraient des services d'avortement.

La nouvelle initiative sur la santé maternelle fait présentement l'objet de discussions entre ministres des pays membres du G8. Or, la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a fait savoir lundi que le Canada ne contribuerait pas au financement de l'avortement dans les pays en développement.

«On dénonce ce gouvernement-là qui s'acoquine avec des politiques qu'on pensait révolues de George (W.) Bush parce que lui-même, aussitôt qu'il est entré en fonction, il a remis en question le financement des services de planning des naissances dans les pays du Tiers-Monde», a dénoncé mardi en entrevue la présidente de la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi.

«C'est inconcevable de penser à des politiques globales de santé maternelle sans offrir aux femmes un ensemble de services de planning familial, incluant l'avortement», a-t-elle opiné.

Elle déplore le fait que le Canada, qui avait développé internationalement une réputation de défenseur des droits de la personne, se trouve maintenant à adopter une position hostile aux droits des femmes et aux droits de la personne, comme dans le dossier des détenus afghans.

La Fédération du Québec pour le planning des naissances, de son côté, a déjà indiqué que le manque d'accès à des services d'avortement sécuritaires serait en cause dans plus de 13 pour cent des 500 000 décès maternels, chaque année, dans le monde.

Le Canada subventionne depuis le milieu des années 1980 le planning des naissances, incluant des soins liés à l'avortement sécuritaire, dans les pays en développement, rappelle sur son site la Coalition pour le droit à l'avortement au Canada.