Le système d'éducation québécois a «programmé des enfants à l'échec», a dénoncé Mario Dumont, hier, dans une nouvelle charge contre la réforme.

«S'il y a plus d'enfants aujourd'hui qui sont répertoriés comme des élèves en difficulté, ce n'est dans le code génétique des Québécois qu'il y a eu un problème, a-t-il affirmé. C'est dans le système, les gaffes du système.»

 

Le chef de l'ADQ a lancé cette nouvelle salve lors d'une visite à l'Académie Saint-Louis de Québec, collège privé qui propose plusieurs programmes sports-études. Il présente cette formule, ainsi que les programmes arts-études, comme un moyen de contrer le fort taux de décrochage.

«Vous avez des jeunes ici qui ne sont pas les plus mal en point du régime, a-t-il souligné. Ils font partie de clubs sportifs. C'est ce genre de main tendue qu'on veut qui existe pour tous les jeunes du Québec, incluant ceux du réseau public.»

D'après M. Dumont, le modèle de l'Académie Saint-Louis peut être exporté vers les écoles publiques, dont les budgets dépassent ceux des établissements privés. Il propose d'abolir les commissions scolaires, un geste qui augmenterait encore davantage les montants gérés par les écoles publiques tout en leur donnant plus d'autonomie.

«Dans le réseau public, peut-être qu'il s'en perd dans les commissions scolaires, un peu partout, a-t-il expliqué. C'est ça le but: de remettre l'argent dans les bonnes places.»

C'est la deuxième fois en autant de jours que le leader adéquiste promet de faire le ménage dans les écoles. La veille, il avait affirmé que les enfants issus de la réforme de Pauline Marois sont «mal préparés pour la vie».

Favoritisme?

Le chef l'ADQ s'est ensuite rendu dans la région de Portneuf, pour visiter deux villes qu'il dit pénalisées par les mauvaises décisions du gouvernement Charest en matière d'économie.

À Saint-Raymond, il a rencontré le propriétaire d'une scierie qui accuse la ministre des Ressources naturelles de favoritisme. Jean-François Dion affirme que Julie Boulet réserve des approvisionnements de bois pour des entreprises de sa région, la Mauricie.

Il y a deux ans, le propriétaire de la Scierie Dion et fils a acheté une autre usine en Mauricie pour accaparer le volume de bois que lui alloue le gouvernement, appelé CAAF dans le jargon. La transaction lui aurait permis de mettre la main sur 47 000 mètres cubes de plus.

Or, le gouvernement a refusé d'autoriser le transfert. M. Dion a perdu 40% de ses approvisionnements.

«On nous dit 'écoutez, c'est difficile de vous transférer les volumes de bois parce qu'ils sont dans le comté de Mme Boulet'«, a soutenu Jean-François Dion, qui affirme que sa scierie est maintenant menacée de fermeture.

Au bureau de la ministre, on nie les allégations de l'entrepreneur. «Il n'y a eu aucun favoritisme, affirme son attaché de presse, Daniel Desharnais. Les CAAF sont toujours liés aux entreprises de la Mauricie.»

«Il est trop tard pour s'adresser à Mme Boulet, a dit Mario Dumont. Aujourd'hui, on s'adresse à Jean Charest pour lui dire qu'il serait temps qu'il s'occupe du monde. Si c'est sa priorité, l'économie, il serait peut-être le temps qu'il le prouve.»

Relance

En fin d'après-midi, Mario Dumont a pris le chemin de Donnacona, où il a rencontré la Coalition pour la relance de l'usine Abitibi-Bowater.

Cette société papetière a fermé ses portes, la semaine dernière, laissant 250 travailleurs sans emploi.

Le chef adéquiste promet d'empêcher le démantèlement de l'usine, d'aider l'entreprise à trouver un acheteur pour les installations et, au besoin, de participer à la transaction par l'entremise des organismes gouvernementaux.