L'émotion était palpable lors d'une manifestation à North Battleford, en Saskatchewan, samedi, alors que la mère d'un jeune autochtone qui a été abattu par un fermier Blanc a critiqué vertement le système de justice et a promis que les Premières Nations «se défendront».

Au lendemain de l'acquittement de Gerald Stanley, qui était accusé du meurtre de Colten Boushie, plus d'une centaine de personnes se sont réunies devant le palais de justice provincial, brandissant des pancartes où l'on pouvait lire: «Les vies autochtones comptent» et «Justice pour Colten».

D'autres manifestations en appui à Colten Boushie ont eu lieu ailleurs au pays.

Plusieurs centaines de personnes ont participé à un ralliement à Toronto au cours duquel Shandra Spears Bombay de la Première Nation de Rainy River a déclaré qu'il était toujours surprenant de voir comment le gouvernement et le système judiciaire canadiens continuaient de décevoir les Autochtones canadiens.

À Ottawa, le chant cri entonné par la foule s'est mêlé à la sonnerie de midi des cloches de la Tour de la Paix, sur la Colline du Parlement.

À North Battleford, la mère de la victime, Debbie Baptiste, qui était très émue, a appelé à ce que le système de justice «arrête d'emprisonner la jeunesse (autochtone)».

Elle a promis que les Premières Nations «ne se feraient pas balayer sous le tapis».

Mme Baptiste a poursuivi en disant à Gerald Stanley «d'aller au diable, où il est à sa place.»

La défense a plaidé que M. Stanley avait accidentellement tiré avec son fusil, dont la balle a atteint Colten Boushie en arrière de la tête. Elle avait qualifié l'événement «d'accident exceptionnel».

Alvin Baptiste, l'oncle du jeune homme, a dit qu'il s'agissait d'une période difficile pour sa famille, mais selon lui les manifestations qui ont eu lieu au pays constituent une bonne première étape vers le changement.

«Je veux amener tout ça à Ottawa...directement à Justin Trudeau, a-t-il expliqué. Les Autochtones n'ont jamais été traités justement au Canada.»

Alvin Baptiste dit avoir fixé une rencontre avec le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, mais il veut aussi s'asseoir avec M. Trudeau.

«Le premier ministre a dit tant de mots, mais il n'a jamais entendu nos mots», a-t-il ajouté.