Les riverains du sud du Québec ont eu chaud, en fin de semaine, et pas seulement parce que le mercure avait atteint un niveau bien au-dessus des normales de saison. Le temps doux et les fortes précipitations ont fait anormalement monter le niveau des rivières, causant des inondations et forçant quelques évacuations.

En fin de soirée, hier, l'ensemble des rivières, hormis les rivières Bécancour et Yamaska, voyaient leur niveau baisser. L'alerte d'inondation qui concernait la rivière L'Acadie depuis samedi avait été levée, alors que celle-ci était sortie de son lit durant la nuit précédente, à Carignan.

LE CENTRE-DU-QUÉBEC L'A ÉCHAPPÉ BELLE

Hier matin, près d'une dizaine de résidences des différentes municipalités du Centre-du-Québec ont dû être évacuées par mesure préventive, dont trois à Drummondville.

« Le débit de la rivière [Saint-François] est passé de 750 mètres cubes à 1200 mètres cubes par seconde en quelques heures, ce qui nous a fait craindre le pire », a expliqué le responsable des mesures d'urgence du Service de sécurité incendie de Drummondville, Andrew Barr.

« Heureusement, il y a un canal naturel qui s'est creusé à travers les glaces et qui a permis à l'eau de s'écouler », a-t-il ajouté.

Le redoux et la pluie de la dernière semaine sont à l'origine de ce mouvement hâtif des glaces. Drummondville s'est fait prendre de court par ce météo, puisque les opérations de bris de glace devaient s'amorcer dès aujourd'hui. Plus au nord, la Garde côtière avait commencé à briser les glaces sur le lac Saint-Pierre ainsi que les battures de Nicolet et Bécancour, la semaine dernière. Un embâcle s'est néanmoins formé, hier, sur la rivière Nicolet. Le niveau de l'eau de la rivière montait dangereusement et n'était qu'à une vingtaine de centimètres d'inonder le rang du Bas-de-la-Rivière, à Nicolet.

« Depuis 10 ans que je suis en poste, je n'ai jamais vu une situation similaire », a souligné le directeur régional de la Sécurité civile, Sébastien Doire.

En fin de matinée, un aéroglisseur de la Garde côtière canadienne est venu briser les glaces à l'entrée de la rivière, ce qui a permis de dégager l'embâcle. Une évacuation a été évitée in extremis. Plus haut sur les berges de la rivière Nicolet, quelques propriétés de Saint-Samuel, près de Victoriaville, ont été inondées.

L'ESTRIE S'EN TIRE BIEN

En Estrie, la rivière Chaudière, près de Saint-Ludger, et la rivière Moe, à Waterville, sont sorties de leur lit durant la fin de semaine. Hier, la situation se résorbait, mais demeurait en observation.

« À Sherbrooke, il y a une surveillance des cours d'eau, mais en général, nous sommes en bas des seuils d'inondation pour l'ensemble de l'Estrie », a indiqué le directeur régional de la sécurité civile et de la sécurité incendie pour l'Estrie et la Montérégie, Jean-Sébastien Forest.

- Avec La Tribune et Le Nouvelliste