Critiquée par le gouvernement, le Protecteur du citoyen et les associations de locataires, la Régie du logement fait marche arrière et recommence à publier une estimation des hausses de loyer à l'intention des locataires.

L'organisme indépendant a publié un jeudi matin un « exemple supplémentaire de calcul pour la fixation du loyer », elle qui avait cessé de publier cet indice plus tôt cette année.

La Presse révélait quelques heures plus tôt que le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, et le Protecteur du citoyen, Claude Dussault, ont tous deux demandé à la Régie de revenir sur sa décision.

La Régie publie chaque année un communiqué qui informe la population sur le calcul des augmentations de loyer. Jusqu'à l'an dernier, elle publiait aussi une estimation des hausses auxquelles pouvaient s'attendre les locataires de logements non chauffés ou chauffés à l'électricité, au mazout et au gaz.

Ce tableau servait de repère aux locataires, qui pouvaient ainsi évaluer si leur augmentation de loyer était raisonnable à la lumière de la fluctuation des coûts du chauffage.

Or, explique le porte-parole de la Régie, Denis Miron, on a choisi de cesser de publier cet indice parce qu'il induisait une confusion dans la population.

« Les explications étaient mal comprises et mal utilisées, a résumé M. Miron. Elles étaient présentées comme des recommandations. Ce ne sont pas des recommandations. »

Si l'organisme fait marche-arrière, c'est parce que la confusion persistait, convient le porte-parole. On a donc décidé de recommencer à publier l'indice, mais de l'expliquer davantage afin de bien expliquer à la population qu'il s'agit d'un guide, et non une règle fixe.

« On compte donner une information parce que les gens ne semblaient pas plus comprendre l'outil de calcul qui est toujours disponible sur notre site, comme à chaque année, a dit M. Miron. Alors on espère que le message, qui ne semblait pas bien passer auparavant, va mieux passer avec cet exemple supplémentaire. »

La décision a été accueillie favorablement par le ministre Coiteux, qui a entamé une révision du fonctionnement de la Régie du logement.

« Comme je questionnais l'opportunité de le faire à la pièce alors qu'on est en train de travailler sur l'ensemble des problématiques de la Régie, je prends acte de la décision, a-t-il expliqué. Je pense que c'est une bonne décision. »