Homa Hoodfar, la professeure à la retraite canado-iranienne qui a été detenue pendant quatre mois en Iran, a confié à la chaîne CBC qu'elle a subi de la torture psychologique de la part des gardiens de prison responsables de ses interrogatoires.

«Ils ont menacé de renvoyer mon corps au Canada», a-t-elle relaté lors de sa première entrevue conduite depuis sa libération qui s'est déroulée le 26 septembre dernier. «Je me suis résolu à la possibilité de rester emprisonné pendant 15 ans.» Elle a confié que les pires moments étaient lorsque les gardiens faisaient jouer la musique des funérailles de son mari, décédé en décembre 2014. Les pièces musicales avaient été découvertes sur son iPad qu'ils avaient confisqué.

La professeure à la retraite de l'Université Concordia avait été libérée par le régime iranien pour des raisons humanitaires. Mme Hoodfar, qui détient les nationalités canadienne, iranienne et irlandaise, était en isolement cellulaire depuis qu'elle avait été jetée en prison, le 6 juin dernier.

Au courant de l'été, Mme Hoodfar avait été hospitalisée. L'anthropologue et sociologue a mené des recherches sur les femmes musulmanes dans diverses régions du monde. Elle s'était rendue en Iran au début février pour visiter des proches et effectuer certaines recherches.

Un procureur iranien a reproché à Mme Hoodfar de «baigner dans des activités féministes». D'après sa famille, on a déposé contre elle des accusations de propagande contre l'État et de collaboration avec des États étrangers contre la République islamique d'Iran.

- Avec La Presse canadienne