Lundi matin, ce sera le «vide» sur les chantiers, dénonce la FTQ-Construction. «On a une loi qui dit que les syndicats ne pourront plus parler aux entrepreneurs, qu'ils vont devoir maintenant passer par une nouvelle plateforme. Mais la plateforme n'existe pas. C'est encore une coquille vide», fulmine son directeur général, Yves Ouellet.

La loi qui doit mettre fin au placement syndical entrera en vigueur la semaine prochaine. La Commission de la construction du Québec (CCQ) devra désormais servir d'intermédiaire entre les syndicats et les entrepreneurs. Mais le règlement qui permet à la CCQ de jouer ce rôle n'est pas en place. Il a été reporté à septembre 2013. L'opposition libérale a bloqué l'étude du règlement en commission parlementaire, car elle accuse le gouvernement péquiste d'avoir cédé devant les syndicats et de permettre l'intimidation sur les chantiers.

«On fait quoi, nous?», s'inquiète M. Ouellet. Les dirigeants du syndicat se rencontreront lundi matin pour trouver une réponse. «Ça fait je ne sais plus combien de temps qu'on leur dit que ça ne marche pas, cette maudite loi-là», lance-t-il. Il demande aux élus de trouver une solution pour régler le problème.

«Je ne peux pas donner une opinion juridique sur le comportement à adopter dans cette situation où les prescriptions et les lois se heurtent à une impossibilité de fait», a réagi la ministre du Travail, Agnès Maltais. Elle reconnaît qu'il existera à partir de lundi un vide juridique.

La ministre Maltais confirme que même si le système de référence de la CCQ ne sera pas opérationnel, on ne pourra plus faire de placement syndical. Elle conseille aux gens d'agir «avec une extrême prudence». S'il n'y a pas de règlement, c'est à cause du blocage de l'opposition, se désole-t-elle. Elle espère dénouer l'impasse la semaine prochaine, avant la fin des travaux parlementaires.