Russell Williams est officiellement exclu des rangs des Forces armées canadiennes.

L'ancien commandant de la base militaire de Trenton, la plus importante base aérienne au pays, purge une peine d'emprisonnement à perpétuité. Il a été reconnu coupable des meurtres de deux femmes et de 82 accusations de vols et entrées par effraction dans des résidences privées.

Le ministère de la Défense a annoncé vendredi qu'il avait retiré à l'ancien commandant ses deux médailles de mérite et son attestation de brevet d'officier, ce qui met un terme au processus d'expulsion de l'armée.

Selon le porte-parole des Forces armées, le commandant Hubert Genest, il était primordial que cette séparation soit claire dans l'esprit du public.

«Nous sommes satisfaits que toutes les étapes de la démarche administrative aient été suivies et complétées. Nous voulions vraiment que la population canadienne le sache. C'est un jalon, et à partir de maintenant, nous pouvons aller de l'avant», a-t-il déclaré.

Valeur symbolique

Même si cet événement ne semble pas majeur, il a une forte valeur symbolique, a soutenu le commandant Genest.

«Je le vois comme le point à la fin d'une phrase, a-t-il expliqué. Quand on met le point à la fin d'une phrase, c'est pour une courte période, mais cela veut dire beaucoup. C'est ce que nous faisons.»

L'attestation de brevet d'officier de Williams sera passée à la déchiqueteuse. Quant à ses médailles, elles seront réduites en miettes. Ainsi, elles ne pourront jamais plus servir, a précisé le porte-parole.

Williams avait mérité deux médailles au cours de sa carrière: une décoration des Forces canadiennes, pour ses années de service, et une Médaille du service en Asie du Sud-Ouest, pour avoir passé un minimum de 30 jours en Afghanistan.

Il a été reconnu coupable des meurtres de la caporale Marie-France Comeau, âgée de 38 ans, et de Jessica Lloyd, âgée de 27 ans.

Les Forces armées canadiennes ont confisqué son uniforme et ses équipements militaires. Son matériel a même été brûlé à la base de Trenton dans une installation qui sert habituellement à incinérer des documents déclassifiés.

La libération de Russell Williams sur le plan administratif avait déjà été approuvée par les Forces armées canadiennes. Le gouverneur général David Johnston lui avait retiré son brevet le 22 octobre.