L'agence chargée de la sécurité aérienne au Canada a ordonné à ses agents aux postes d'inspection de cesser de filtrer les voyageurs de sexe opposé.

Ainsi, les voyageurs qui déclencheront l'alarme des détecteurs de métal dans les aéroports devront être examinés par un agent de contrôle du même sexe.

Cette modification de politique a été signalée en décembre par l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) aux firmes auxquelles elle fait appel pour assurer la sécurité dans les 89 aéroports du pays. La Presse Canadienne a obtenu une copie des documents en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Lorsque l'alarme d'un détecteur de métal est déclenchée à un point de contrôle, l'inspection du voyageur peut être à l'origine de malaises. Le corps du voyageur est parcouru par un appareil portatif pour détecter du métal. Les agents peuvent exiger du voyageur qu'il retire sa ceinture et ses souliers.

Un porte-parole de l'agence fédérale a assuré qu'aucun incident n'avait incité les autorités à revoir leur politique. Selon Mathieu Larocque, le changement s'explique simplement par le «désir de l'ACSTA d'améliorer sa politique et ses procédures».

Les voyageurs étaient déjà en droit d'exiger que toute inspection physique soit menée en privé. Dans de tels cas, deux agents du même sexe que le voyageur devant être soumis à une inspection doivent être présents. L'un d'eux procède à l'inspection, tandis que l'autre s'assure du respect de toutes les règles.

Cependant, la grande majorité des voyageurs accepte que les inspections soient menées en public.

«Il s'agit d'une procédure qui améliore notre service à la clientèle», a soutenu M. Larocque à propos de la nouvelle politique.

Cette nouvelle règle sur le filtrage des voyageurs a été rendue publique au moment même où l'ACSTA entreprend l'installation de nouveaux équipements de balayage pour assurer la sécurité dans les aéroports. Les détecteurs à balayage corporel seront en mesure de voir à travers les vêtements d'un voyageur et créer une image en trois dimensions de son corps. Les armes ou les explosifs cachés pourront ainsi être rapidement décelés.

L'agence a l'intention d'installer huit détecteurs à balayage corporel dans les plus importants aéroports du pays en mars, de même que 36 autres appareils au cours des mois suivants.

L'ACSTA a assuré que les agents qui examineront les images produites par les détecteurs à balayage corporel se trouveront dans une salle séparée, sans pouvoir voir directement le voyageur ou avoir accès à de l'information personnelle. Selon l'agence, les images seront supprimées immédiatement et ne seront pas conservées, imprimées ou transmises ailleurs.