Projet Montréal a décidé de miser sur Robert Beaudry, directeur d'un organisme communautaire, pour déloger son ancien chef et fondateur Richard Bergeron, a appris La Presse. Il dit vouloir redonner une voix aux citoyens du centre-ville, trop peu considérés par l'administration municipale.

Le parti qui aspire à quitter l'opposition pour prendre le pouvoir à l'hôtel de ville poursuit sa campagne de recrutement. Robert Beaudry a confirmé en entrevue avoir accepté de se présenter dans le district de Saint-Jacques, dans l'arrondissement de Ville-Marie. Il affrontera ainsi Richard Bergeron, fondateur de Projet Montréal, qui a depuis quitté le parti pour grossir les rangs du parti du maire Coderre.

« Oui, je me présente contre une grosse pointure, mais je ne suis pas là pour faire de la figuration », dit Robert Beaudry, directeur de Pas dans la rue, organisme qui vient en aide aux sans-abri ou personnes de 55 ans et plus vivant dans la précarité. « Mais au-delà de déloger l'ancien chef, mon plan est de servir les gens de Saint-Jacques. Les citoyens ont été un peu orphelins, ces quatre dernières années. »

L'homme de 35 ans, dont la candidature doit encore être approuvée par les membres de Projet Montréal, compte proposer un style différent de celui de l'ancien chef. « Richard Bergeron est quelqu'un de grands projets. Moi, je veux aller à la rencontre des citoyens. Je n'ai pas l'impression que les citoyens ont été mis au coeur des décisions. On a juste à penser à la Formule E, où les gens ont exprimé un mal-être, et où on leur a rentré ça dans la gorge », se désole-t-il. 

La course automobile risque de se trouver au coeur de la campagne dans Saint-Jacques, reconnaît le candidat. L'événement devant revenir dans les rues du quartier pour au moins deux autres années, peut-être cinq, il compte faire pression pour que les bolides s'élancent plutôt au circuit Gilles-Villeneuve. « Ne venez pas me dire que ce n'est pas possible de faire cela », dit-il.

Robert Beaudry dit toutefois ne pas vouloir faire de la Formule E le thème central de sa campagne. Il compte plutôt insister sur la qualité de vie. 

«Il faut arrêter de voir le centre-ville comme un pôle d'attraction, mais faire en sorte que les citoyens qui y vivent actuellement soient bien, aient les services nécessaires. Après, ce sera cette qualité de vie qui servira de pôle d'attraction», estime-t-il. À cet effet, il se montre déçu des services offerts aux familles du secteur.

Impliqué dans la vie communautaire de Ville-Marie depuis 13 ans, Robert Beaudry dit avoir décidé de faire le saut en politique municipale à cause de Valérie Plante, chef de Projet Montréal depuis huit mois. «C'est une personne qui rassemble, à l'écoute des citoyens. Elle parle à tout le monde. Ce ne sera pas la mairesse d'une population, mais de tous les Montréalais.»