C'est à Montréal qu'Ottawa a décidé de fonder sa nouvelle agence de développement international, dont la centaine d'employés veillera à investir dans des entreprises oeuvrant dans des pays émergents.

Le premier ministre Justin Trudeau était à Montréal ce matin pour annoncer la mise en place de l'Institut de financement du développement du Canada (IDF).

Comme le prévoit le dernier budget fédéral, Ottawa injectera dans celui-ci 300 millions sur cinq ans. Il ne s'agit pas de dons, mais plutôt de prêts ou garanties pour aider des entreprises travaillant dans des pays en développement. L'agence devra ainsi être rentable et générer des profits. Ces profits seront ensuite réinjectés dans de nouveaux projets de développement.

Le Canada est le dernier pays du G7 à se doter d'une telle agence. La ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, indique que cette nouvelle formule a fait ses preuves en partageant le risque de brasser des affaires dans les pays émergents. L'agence néerlandaise, par exemple, a contribué à implanter une entreprise au Nigéria afin de produire sur place des engrais. Les agriculteurs locaux n'ont ainsi plus besoin d'importer à grands frais ce produit pour assurer leurs récoltes.

L'IDF est une filiale d'Exportation et développement Canada (EDC). Elle ouvrira ses portes en janvier 2018, ce qui devrait créer une centaine d'emplois, a indiqué M. Trudeau.

Elle devra suivre les priorités du gouvernement, soit combattre les changements climatiques, favoriser les énergies renouvelables, favoriser la qualité des eaux, appuyer le développement des PME particulièrement dirigées par des jeunes et des femmes. Le premier ministre dit ainsi vouloir s'assurer que les femmes, souvent incapables d'obtenir du financement.

Plusieurs villes ayant manifesté leur intérêt pour accueillir l'IDF, Justin Trudeau estime qu'il allait de soi que celui-ci voit le jour dans la métropole québécoise. «L'écosystème, organisme déjà présent, et l'envergure de Montréal comme ville internationale, c'était évident pour moi que c'était le bon choix», a-t-il dit.