La Ville de Montréal fera inspecter la chaussée devant ses 7500 arrêts d'autobus en raison de sa dégradation rapide, victime du va-et-vient des véhicules de la Société de transport de Montréal (STM). Déjà, la métropole prévoit de reconstruire en béton près d'une quarantaine d'entre eux d'ici septembre.

Pas besoin de chercher longtemps pour trouver des chaussées en mauvais état à Montréal. Il suffit souvent de regarder devant les arrêts d'autobus de la STM pour trouver du bitume fissuré ou marqué par de profondes ornières. Ces défauts causent de plus en plus de problèmes à la circulation de ces mêmes autobus, bien que le transporteur affirme ne pas avoir observé de dommages à ses véhicules en raison de ces ornières aux arrêts.

C'est le poids des autobus et la chaleur dégagée par ceux-ci qui contribueraient à la dégradation de la chaussée et à l'apparition des ornières. «La fondation ne tient pas la route», a résumé l'élu Lionel Perez, lors d'une récente réunion de l'administration Coderre.

Appel d'offres

La métropole a ainsi lancé en janvier un appel d'offres pour ausculter la chaussée devant ses 7500 arrêts d'autobus. Le contrat n'a pas encore été accordé, mais devrait l'être sous peu.

Le contrat d'auscultation prévoit que la firme devra relever la présence de fissures et d'ornières, et prendre des photos de chacun des arrêts. Avec ces données, elle devra créer une banque pour permettre à la Ville d'établir ses priorités dans la réfection de ses chaussées, selon leur état de dégradation.

La firme retenue aura du 1er mai au 1er décembre pour effectuer le travail. Tout retard vaudra à l'entreprise une amende de 1000 $ par jour, prévient la Ville dans les documents d'appel d'offres.

À noter, ce contrat vise les 7500 arrêts sur le territoire de la Ville de Montréal. Les quelque 1500 arrêts qui se trouvent dans les 15 autres villes de l'île, aussi desservies par la STM, ne seront pas inspectés dans ce programme.

Du béton au lieu du bitume

Pour corriger la situation, Montréal prévoit refaire la chaussée devant ses arrêts d'autobus en béton. Ce matériau offrirait une meilleure résistance au passage des autobus.

«Les autobus ont des charges souvent supérieures aux camions lourds. Le béton, c'est la meilleure solution pour assurer la durabilité à long terme», affirme Luc Bédard, président de l'Association Béton Québec.

L'organisation évalue que ces chaussées peuvent résister 50 ans si la fondation souterraine est bien faite.

Déjà, Montréal a attribué deux contrats pour la réfection de 39 arrêts au total d'ici septembre. La semaine dernière, Montréal a ainsi accordé un contrat de 1,7 million à Construction Urbex pour refaire 29 arrêts. En août dernier, un autre contrat de 674 000 $ a été accordé à Ventec pour faire 10 autres arrêts.

30% sous l'évaluation

Le dernier appel d'offres pour la réfection des 29 arrêts a donné du fil à retordre à la Ville de Montréal. La métropole a d'abord tenté de lancer ces travaux l'automne dernier, mais la facture s'est avérée beaucoup trop élevée. Les entreprises avaient demandé 2,8 millions pour faire le travail, ce qui était plus de 30% supérieur à l'estimation de la Ville.

Un nouvel appel d'offres réalisé cet hiver a davantage souri à la Ville, puisque pour les mêmes travaux, Urbex a proposé de faire le travail pour 1,7 million, soit 30% sous l'évaluation.

Pour expliquer ce bas prix, la Ville note que l'entreprise demande moins cher pour couler la dalle de béton et pour assurer la fluidité de la circulation autour du chantier.

Ces travaux de réfection devraient débuter en juillet et s'étendre jusqu'en septembre. Pour limiter l'impact de ces travaux, l'essentiel aura lieu en dehors des heures de pointe.