La saga de l'îlot Voyageur semble tirer à sa fin. Québec a trouvé un acheteur qui y construira des appartements. Et on transférera l'exploitation de la gare d'autocars à l'Agence métropolitaine de transport (AMT).

La première ministre Pauline Marois doit annoncer vendredi matin que la portion nord de l'îlot Voyageur, qui comprend la gare d'autocars, le stationnement et le projet de résidence pour étudiants laissé en ruine, est vendue au Groupe Aquilini, une société privée, a appris La Presse.

Le projet de l'îlot Voyageur conçu par l'UQAM sous gouvernement Charest s'est soldé par un gouffre financier de plus de 300 millions de dollars. Il a laissé un squelette en béton, un stationnement et une gare.

En 2010, la Société immobilière du Québec a payé 25,5 millions pour acheter le terminus à l'ancien propriétaire. L'investissement a dû être dévalué de 8,4 millions l'année dernière. Le terminus a depuis été mis en vente, et l'acheteur a été trouvé. En plus d'être propriétaire de l'édifice, la SIQ exploitait aussi la gare. La SIQ avait mandaté RSM Richter pour vendre les droits d'exploitation. L'automne dernier, quatre soumissionnaires s'étaient qualifiés, dont des transporteurs. Mais la SIQ a finalement décidé de ne pas donner suite à ce processus et de plutôt transférer ces droits à un autre organisme public, l'AMT, plus habitué à ce genre d'activités.

On souhaite aussi mieux répartir l'offre de transport à Montréal. Les autobus de l'AMT manquent d'ailleurs de place à son terminus situé plus à l'ouest, au 1000 De La Gauchetière. L'AMT et la SIQ n'ont pas répondu à nos questions hier.

Projet UTILE

Québec pourrait aussi financer, conjointement avec la Ville de Montréal, une partie d'UTILE (Unité de travail pour l'implantation du logement étudiant), un projet de coopérative d'habitation étudiante qui souhaitait initialement s'implanter dans l'îlot Voyageur. Selon nos informations, l'organisme à but non lucratif qui pilote ce projet participera à l'annonce ce matin en compagnie de Mme Marois.

Le projet a été élaboré en réaction à la mise en vente de l'îlot Voyageur au privé. Ce collectif d'étudiants proposait d'y créer 312 logements sociaux ou étudiants à bas prix. Le coût total du projet était estimé à 47 millions. On visait à obtenir un financement de 9 millions du public ou du privé. Le reste devait s'autofinancer. Il n'est pas exclu que le projet se réalise sur un autre terrain.