Le président fondateur de l'Académie Culinaire de Montréal, François Martel, réclame que la Ville de Montréal revienne sur sa décision de donner l'ancien Planétarium à l'École de technologie supérieure (ÉTS). Il a déposé une requête en Cour supérieure pour obliger les autorités municipales à considérer l'offre d'achat qu'il avait faite en mars 2012, d'une valeur de 1,85 million de dollars.

«Quand j'ai su que le Planétarium était donné à l'ÉTS, j'étais dans tous mes états. Premièrement, je trouve ça drôle qu'ils n'étaient pas présents à l'appel d'offres, alors que tout le monde dans la communauté disait qu'ils étaient intéressés par le site. Des gens qui gravitent autour de la Ville de Montréal m'ont dit que les jeux étaient faits avant même que le processus d'appel d'offres ne soit lancé», allègue le président fondateur de l'Académie Culinaire de Montréal, François Martel.

En mars 2012, la Ville de Montréal procédait à un appel d'offres pour la mise en valeur du Planétarium. Elle fixait le prix du site à 1,8 million de dollars et des investissements d'au moins 1 million au bâtiment. L'Académie Culinaire a été la seule entreprise à enregistrer une proposition, chiffrée à 1,85 million, et prévoyait investir 4 millions pour construire sur le site de nouveaux locaux. Mais son offre a été rejetée par le comité exécutif de la Ville.

«On m'a dit qu'il manquait une copie de mon passeport et une description des rénovations extérieures que l'on voulait faire. Mais dans l'appel d'offres, on spécifiait qu'il ne fallait pas toucher à la coquille extérieure du bâtiment, raconte M. Martel. Aujourd'hui, on veut empêcher la transaction. On était le seul soumissionnaire à l'époque, et on offrait un prix supérieur à ce qui était demandé.»

La Ville de Montréal s'est défendue n'avoir agi «ni illégalement, ni abusivement» dans ce dossier et affirme avoir toujours l'intention de donner le site à l'établissement d'enseignement. L'offre de M. Martel comportait plusieurs autres éléments manquants autres qu'une copie de son passeport, souligne Gonzalo Nunez de la Direction des affaires publiques. Du côté de l'ÉTS, on se refuse à tout commentaire.

Il y a une dizaine de jours, l'ÉTS a envoyé une lettre ouverte à La Presse. Le directeur général Yves Beauchamp écrivait que l'établissement prévoit investir 5 millions de dollars pour restaurer l'ancien Planétarium.

«En cédant ce bâtiment à l'ÉTS, la Ville de Montréal fait preuve de vision et de cohérence», écrivait M. Beauchamp, mettant de l'avant que la cession du bâtiment à l'ÉTS favorise l'émergence d'un Quartier de l'innovation, selon le modèle qui existe déjà pour le Quartier des spectacles, le Quartier de la santé ou le Quartier international.