Déprimés de devoir chaque jour passer devant l'immense carcasse de l'îlot Voyageur au centre-ville de Montréal, des étudiants de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) annonceront sous peu un projet visant à transformer cette verrue urbaine en complexe de résidences, majoritairement pour les universitaires.

L'organisation qu'ils ont créée, «UTILE pour le Quartier latin», a demandé au gouvernement de cesser la vente par morceaux de cet actif immobilier afin de sauver «l'un des derniers grands sites appartenant à des acteurs publics» dans cette zone.

Le projet prévoit «des centaines de logements», a indiqué à La Presse Laurent Levesque, chargé de projet au sein du groupe. «À l'origine, l'îlot Voyageur devait comprendre 1100 lits de résidence», a-t-il affirmé, rappelant que le projet initial qui a amené à la construction de ce complexe était justement de fournir des logements aux étudiants du secteur.

Le groupe, composé à moitié d'étudiants en urbanisme, a recueilli l'appui des branches montréalaises de la CSN et de la FTQ ainsi que d'une myriade d'organismes communautaires qui s'intéressent à la question du logement.

«Historiquement, le Quartier latin a toujours été marqué par l'enseignement francophone supérieur ainsi que par l'animation culturelle et sociale qu'amène la population étudiante», a fait valoir M. Levesque.

Le projet, qui sera officiellement dévoilé dans quelques jours, pourrait coûter «des millions de dollars».

Une catastrophe coûteuse

L'îlot Voyageur aura coûté des centaines de millions de dollars aux contribuables québécois, notamment à travers le budget de l'UQAM et celui du ministère de l'Éducation du Québec.

Le projet devait consister en un partenariat public-privé avec la firme immobilière Busac.