L'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) souhaite que les adresses des maisons qui ont abrité des serres hydroponiques soient rendues publiques rapidement après une opération policière, pour aider les futurs propriétaires à éviter les mauvaises surprises.

Des décisions disciplinaires tombent à l'occasion contre des courtiers qui ont omis de déclarer ce vice caché aux acheteurs. Le hic, c'est que ces décisions sont diffusées des années après la vente, au terme d'un long processus.

Selon l'OACIQ, depuis cinq ans, 153 courtiers ont fait l'objet d'une enquête à cet égard et 22 ont jusqu'ici été reconnus coupables, dont quelques-uns ont été radiés.

Les agents immobiliers sont aussi parfois directement impliqués dans l'achat et la revente d'une maison tout en sachant pertinemment qu'elle a servi à la mariculture, enchaîne le président et chef de la direction de l'organisme, Robert Nadeau. «Dans d'autres occasions, le courtier choisit simplement de fermer les yeux ou de minimiser les dommages», explique Robert Nadeau, qui dénonce cet aveuglement volontaire.

Il précise que les ravages causés dans une maison par une serre hydroponique sont énormes: «Il y a des trous dans des murs, des tapis jusque dans les placards, des puits de ventilation, de l'humidité au bord des fenêtres et de la peinture fraîche. Quand il y a 42 prises électriques dans le sous-sol, c'est rare que ce soit pour un cinéma maison», badine Robert Nadeau.

Il encourage les courtiers à informer les acheteurs et à leur suggérer de faire faire une inspection par un microbiologiste. «On dit à nos courtiers: si ce n'est pas vous qui informez l'acheteur, c'est un voisin qui risque de le faire.»