L'administration Tremblay assure être sur la bonne voie pour atteindre son objectif de réduire ses effectifs de 1000 postes d'ici trois ans, même si le nombre d'employés continue pourtant à croître à la Ville de Montréal.

En septembre, le président du comité exécutif, Michael Applebaum, a annoncé un gel d'embauche et la suppression d'un millier de postes d'ici trois ans au sein de l'administration municipale. Lors de la présentation du budget, hier, le maire Gérald Tremblay a indiqué que son administration réaliserait le tiers de son objectif avec l'abolition de 310 postes en 2012.

Mais voilà, le budget indique clairement que la métropole créera 350 nouveaux postes. La Ville comptera ainsi 40 employés de plus l'an prochain, pour un total de 21 961. «On est victimes de notre succès», s'est défendu Gérald Tremblay, en conférence de presse.

L'amélioration de l'économie de la métropole a forcé la Ville à augmenter ses effectifs pour assurer la qualité des services, a justifié le maire. «Si on ne peut pas répondre aux attentes en investissements publics et privés, on a un problème», a-t-il soumis. Il a ajouté qu'«on n'est pas pour arrêter le développement économique de la métropole et l'amélioration de la qualité des services».

Ainsi, pour atteindre son objectif d'abolir 1000 postes, l'administration Tremblay fait uniquement une comparaison avec les services offerts en 2011. Le maire a précisé que les 310 postes abolis étaient administratifs, tandis que les 350 créés touchent des services directs à la population. Vérifications faites, les embauches ont surtout profité aux services de police ("58 postes), des technologies de l'information ("38) et de protection contre les incendies ("13).

Interrogé par les journalistes, Gérald Tremblay a assuré avoir la maîtrise de la masse salariale. «On a plus que le contrôle. Si on est capables de couper 310 postes administratifs, c'est parce qu'il y a une amélioration de la productivité, c'est parce qu'il y a un niveau d'encadrement plus important.»

Le poids de la masse salariale a continué à augmenter dans le budget. À 2,4 milliards, elle représente désormais plus de la moitié du budget, soit 50,4%.

Les salaires augmenteront de 2,7% en 2012. Les cotisations de l'employeur, notamment pour les régimes de retraite, feront toutefois grimper de beaucoup la facture de la masse salariale, qui passera de 720 millions à 856 millions, une hausse de 19%.

L'opposition n'accepte pas les calculs de l'administration Tremblay. «Pour les citoyens, ça fait une charge supplémentaire», a objecté le conseiller Pierre Lampron, porte-parole de Vision Montréal en matière de finances.

La chef de l'opposition, Louise Harel, a souligné que le nombre de cadres reste toujours plus élevé que prévu. «La Ville nous parle toujours d'un ratio de 1 cadre pour 13 employés, mais on est toujours à 1 pour 9», a-t-elle déploré.