Le comédien Paul Cagelet fera au minimum un an de prison après avoir plaidé coupable ce matin à deux accusations de possession et de consommation de pornographie juvénile. Les policiers ont trouvé chez lui plus de 38 000 photos et vidéo compromettantes sur des DVD et des disques durs, mais il demeurera en liberté jusqu'à ce qu'un rapport présententiel et psychosexuel soit réalisé.

M. Cagelet, vêtu d'un complet noir, a essuyé quelques larmes immédiatement après avoir reconnu sa culpabilité devant la juge Julie Riendeau, au palais de justice de Montréal. Il s'est ensuite rapidement éclipsé, lunettes fumées et casquette sur la tête.  

Selon la preuve admise en cour, c'est l'organisme américain National Center for Missing and Exploited Children qui est à l'origine de l'enquête qui a mené en novembre 2016 à l'arrestation du comédien de petite taille, connu pour ses rôles dans la série Cormoran et le film Matusalem.  

L'organisme de défense des enfants avait été contacté par le site de partage de vidéos Sendvid, sur lequel un individu a téléversé des fichiers de pornographie juvénile. Les autorités ont vite associé l'adresse IP à l'appartement montréalais de M. Cagelet.  

Les enquêteurs du SPVM y ont trouvé plus de 38 000 photos et 266 vidéos, dont plusieurs doublons, montrant de la pornographie juvénile.  

« On trouve majoritairement de jeunes de sept à douze ans, dans des activités sexuelles, incluant masturbation, fellation et pénétration, seuls, entre eux ou impliquant des adultes. Il y avait des vidéos de pornographie juvénile impliquant des bébés et des enfants de tous âges allant jusqu'à 16 ans, qui impliquent du sadomasochisme », a résumé la défense.   

Selon l'avocat de M. Cagelet, les vidéos impliquant du sadomasochisme représenteraient « une minorité d'images. »  

« Cette affaire a beaucoup ébranlé mon client. Il a exprimé des regrets dès le départ et est allé en thérapie pour se soigner. Il a perdu sa carrière, son métier et des amis », a indiqué Me Michael Morena, à la sortie de l'audience.  

La peine minimale prévue pour ce type de délit criminel est d'un an. « C'est sûr que c'est notre objectif d'obtenir ce minimum », a expliqué Me Morena.  

La couronne et la défense pourraient présenter une suggestion commune de peine d'ici quelques mois, mais la juge n'est pas tenue de l'accorder. La Couronne attend pour sa part de voir les résultats du rapport d'analyse présententiel et psychosexuel avant de prendre position. « Nous avons demandé ces rapports pour mieux connaître l'individu », a expliqué l'avocate de la couronne, Me Anne Gauvin.