Une mère de la Rive-Sud qui « louait » sa fillette à un pédophile a été condamnée à sept ans de pénitencier, hier, au palais de justice de Longueuil.

La procureure de la Couronne Nathalie Legault a confirmé que le juge Marco Labrie avait accepté la suggestion commune du ministère public et de la défense.

La mère de Longueuil, âgée de 39 ans, avait été arrêtée en mars dernier après s'être présentée à un poste de police pour dénoncer les faits et s'avouer coupable. Elle a reconnu avoir toléré qu'un homme agresse sexuellement de sa fille pendant des années, alors qu'elle était âgée de 6 à 9 ans.

L'avocat de la femme, Me Rémi Quintal, a indiqué avoir longuement discuté avec sa vis-à-vis afin de déterminer une sentence adéquate. « C'est jamais facile de trouver une sentence appropriée quand il s'agit d'un enfant », a-t-il dit en entrevue, avant d'expliquer avoir effectué une recherche dans les jugements rendus partout au Canada dans des situations semblables.

Le pédophile Marc Clermont, 61 ans, est accusé d'avoir agressé sexuellement de l'enfant. Les procédures légales contre lui continuent.

En mai dernier, La Presse révélait que la mère avait été jugée incapable « de façon totale et permanente » de s'occuper d'elle-même et de ses biens, mais pas d'élever un enfant. Même si la femme se trouvait sous curatelle publique en raison de problèmes psychiatriques, elle avait la garde de sa fille. 

Selon Me Quintal, elle avait demandé à la DPJ de prendre en charge l'enfant quelques mois avant son arrestation parce qu'« elle se sentait incapable d'en prendre soin ». Ses trois premiers enfants avaient été pris en charge par les services sociaux après une demande semblable.

Le Centre jeunesse de la Montérégie n'a pas voulu commenter ce cas précis.

« Si un parent s'adresse à la DPJ pour obtenir de l'aide, la DPJ a l'obligation, à toutes les étapes du processus, de l'accompagner ou de le référer vers le bon prestataire de services », a indiqué la conseillère en communication Catherine Latendresse.

Quant au fait que la mère était jugée inapte à s'occuper de ses propres besoins, « le fait qu'un parent soit sous curatelle n'entraîne pas automatiquement un besoin de protection pour un enfant », a continué Mme Latendresse. Le curateur a la même responsabilité que tous les professionnels ou citoyens et se doit de faire un signalement à la DPJ lorsqu'il présume que la sécurité ou le développement d'un enfant peut est compromis.

L'identité de la femme ne peut être révélée pour protéger l'enfant.