La Couronne demande neuf ans de prison pour un couple qui a intégré un enfant de trois dans leurs relations sexuelles à sept reprises en 2013 et 2014. Le garçonnet était le fils de la femme, alors que l'homme était l'amant de cette dernière.

«Je vivais une période difficile avec le père de mon garçon. Je me suis tournée vers les sites de rencontres et c'est là que j'ai rencontré le coaccusé. Il aimait la sexualité», a raconté la femme de 42 ans, mardi, alors qu'elle témoignait dans le cadre des représentations sur la peine.

Elle et son ex-amant, du même âge, que l'on ne peut nommer pour protéger l'identité de la victime, ont plaidé coupable en janvier dernier à des accusations liées aux abus sexuels envers le petit, ainsi qu'à de la production de pornographie juvénile. Le petit assistait aux ébats du couple. La femme a entre autres masturbé et fait des fellations à son jeune fils. L'homme filmait.

«Je savais que c'était mal», a relaté la mère, mardi, tout en ajoutant qu'elle «aimait son fils.» La femme soumet qu'elle a été influencée par son amant, pour lequel elle avait un «désir sexuel démesuré» et une dépendance affective.

«Il me disait que ça allait me rapprocher de mon garçon. Je croyais que si j'arrêtais, il allait me quitter», a-t-elle dit.

Sexualité sans limite

L'homme n'a pas témoigné, mais son avocat, Me Luc Simard, a lu des extraits d'un rapport avant sentence établi à son sujet. On y signale que l'homme s'est confondu en regrets, qu'il estime ne pas avoir de problème de pédophilie, mais est doté d'une sexualité sans limite. L'homme a soutenu qu'il n'avait pas «obtenu de plaisir à faire ça.» 

Me Caroline Braun, qui représente la femme, convient que le dossier est horrible, mais a signalé que madame n'avait jamais eu de comportement déviant avant de rencontrer le coaccusé. L'avocate ne croit pas que se serait arrivé si elle n'avait pas rencontré le coaccusé. Ella a fait valoir qu'il s'agissait d'une femme influençable, avec une piètre estime de soi, qui a été rejetée dans sa jeunesse.

Les avocats de la défense demandent une peine d'environ 5 ou 6 ans de prison, cinq ans étant la peine minimale possible. Ils sont détenus depuis leur arrestation, en 2014. Me Jimmy Simard évalue qu'ils méritent neuf ans. 

La juge Myriam Lachance rendra sa décision le 18 juillet.

Rappelons que l'enquête dans cette affaire a débuté en janvier 2013, aux États-Unis, avec la découverte d'images de pornographie juvénile. L'enquête allait démontrer que des centaines d'images pornographiques mettant en scène des enfants de un à dix ans avaient été téléchargées dans l'ordinateur de l'accusé, à Laval. L'homme a d'abord été accusé pour ces téléchargements. C'est plus tard, en analysant le contenu de son appareil, que les images du bambin et de sa mère ont été découvertes.