Deux revendeurs montréalais qui mélangeaient de l'héroïne avec du fentanyl beaucoup plus puissant ont été condamnés à des peines de pénitencier ces dernières semaines, alors qu'un troisième trafiquant actif dans les mêmes quartiers a disparu dans la nature avant d'être jugé.

Selon le SPVM, les enquêteurs de la Division Nord du SPVM avaient commencé à enquêter sur ces revendeurs en raison des craintes pour la sécurité des consommateurs. Les suspects étaient actifs dans Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont, le Plateau Mont-Royal en général et le Mile-End.

"Il s'agissait d'une enquête prioritaire pour le SPVM, compte tenu des nombreux cas récents de surdoses reliés à la consommation d'opiacés", affirme le corps policier dans un communiqué.

Le fentanyl, un opiacé 40 fois plus puissant que l'héroïne, est à l'origine d'une grave crise de santé publique dans l'Ouest canadien et les autorités québécoises ont affirmé plusieurs fois vouloir empêcher que la situation dégénère pareillement au Québec.

Première arrestation

Yves Savard, 59 ans, avait d'abord été arrêté en janvier 2017. Les enquêteurs de la Division Nord du SPVM avaient saisi 25 grammes d'héroïne à sa résidence près de la station de métro Frontenac, à la limite des quartiers Centre-Sud et Hochelaga-Maisonneuve. Accusé de possession de stupéfiants à des fins de trafic et de complot, il a été remis en liberté dans l'attente de son procès, mais il ne s'est plus présenté à la cour pour les étapes subséquentes à partir de mars 2017 et est maintenant recherché.

Un peu après l'arrestation de Savard, les enquêteurs avaient constaté que Christiane Bergeron, 62 ans, d'Hochelaga-Maisonneuve, et Emanuel Amaral, 52 ans, un résident du centre-ville, avaient pris la relève de son circuit de revente d'héroïne. "Ils mélangeaient l'héroïne avec du fentanyl", affirme le SPVM.

Des perquisitions dans leurs appartements et leurs voitures avaient permis de saisir 25 grammes d'héroïne, de la méthadone et 10 000 $ en argent comptant.

Après avoir plaidé coupable, Amaral a écopé d'une peine de 5 ans de détention et Bergeron d'une peine de trois ans et demie. En raison du temps déjà passé derrière les barreaux pendant les procédures, il leur reste à purger 48 mois et 34 mois respectivement.

Photo fournie par le SPVM

Yves Savard