Dégoûtés par la violence du crime et déterminés à redorer l'image de leur ville, les enquêteurs du SPVM n'ont pas ménagé temps, efforts et imagination pour retrouver les auteurs d'une agression sauvage et gratuite commise contre un touriste américain à Montréal, le 29 septembre 2012.

Deux des suspects, Raphael Deka Kalembe, 19 ans, et Fahim Ahmadi, 20 ans, ont été arrêtés vendredi, après une enquête de 20 mois. Ils ont été accusés de tentative de meurtre, d'agression armée et de voies de fait graves lundi au palais de justice de Montréal. Kalembe fait également face à un chef de possession d'arme.

Une troisième personne est toujours recherchée dans cette affaire qui aurait pu avoir de graves conséquences pour le touriste. Celui-ci subit d'ailleurs encore des opérations chirurgicales régulières dans l'État de New York, où il habite.

Vers 3 h 30 ce matin-là, l'Américain de 28 ans marchait avec un ami sur la rue Sainte-

Catherine, près de l'esplanade de la Place des Arts, lorsqu'une dispute a éclaté avec un trio qui déambulait de l'autre côté de la chaussée. Les belligérants ont traversé la rue et en sont venus aux coups jusqu'à ce que l'un des suspects sorte un couteau et éventre littéralement le touriste avant de prendre la fuite.

« La victime a été considérée comme morte durant 25 à 40 minutes. Elle a ensuite passé 40 jours dans le coma et subi une vingtaine d'opérations. »

- Le commandant Francesco Secondi, patron des enquêtes générales de la région sud du SPVM

Partis de rien

Lorsque les premiers enquêteurs ont été dépêchés sur les lieux, ils n'avaient aucune piste. Ils possédaient bien une vidéo sur laquelle apparaissaient les suspects, mais l'agression n'avait pas été filmée, l'endroit exact se trouvant dans un angle mort. Plus tard, la diffusion des photos des suspects sur une chaîne spécialisée n'a donné aucun résultat.

Cela n'a pas découragé les enquêteurs, qui ont amorcé un patient travail pour remonter la filière. La chance a commencé à leur sourire lorsque l'analyse du couteau retrouvé après l'agression a permis d'identifier l'ADN d'une personne déjà fichée pour un autre délit et pour lequel elle n'avait jamais été accusée.

Il fallait maintenant identifier les deux autres suspects et prouver que le trio se connaissait, ce qui fut fait grâce aux méthodes d'enquête, mais non sans de longs délais pour l'un d'eux. Finalement, les suspects ont cédé sous la pression policière la semaine dernière.

« Un touriste qui se fait attaquer gratuitement dans notre ville, c'est un facteur encore plus aggravant et cela démontre que nous allons tout faire pour retrouver les responsables d'une telle agression », conclut le commandant Secondi.

Fahim Ahmadi

Raphael Deka Kalembe