Avec son appel en Cour supérieure, l'ex-policière Stéfanie Trudeau espérait un acquittement, ou à tout le moins un nouveau procès pour une affaire de voie de fait qui l'a coulée. Mais le juge Claude Champagne a rejeté son appel, mercredi. Il a aussi refusé de transformer la peine en une absolution inconditionnelle comme elle le demandait.

Le juge Champagne estime que le verdict rendu en première instance n'est pas déraisonnable. Il rappelle que la preuve présentée  au procès comportait des témoignages et des vidéos.

«En l'absence d'erreurs manifestes et déterminantes, le rôle d'une cour d'appel n'est pas de refaire le procès», écrit-il.

En ce qui concerne la peine, Mme Trudeau soutenait que le juge avait commis des erreurs de principe en lui refusant l'absolution conditionnelle, au motif que cela nuirait à l'intérêt public. Elle a eu une probation de 12 mois, et l'obligation de faire 60 heures de travaux communautaires. Le juge conclut que la peine n'a pas être revue non plus.

Rappelons que Mme Trudeau, surnommée Matricule 728, a été déclarée coupable de voie de fait à l'endroit de Serge Lavoie, au terme de son procès, en février 2016. L'incident, qui s'était produit le 2 octobre 2012, sur l'Avenue Papineau, avait fait grand bruit, d'autant plus qu'une grande partie avait été filmée et enregistrée.

Mme Trudeau était intervenue avec un jeune collègue, parce qu'un homme, Rudi Orchietti, avait une bière à la main sur la rue. Il était en compagnie d'amis et s'apprêtait à entrer dans l'immeuble où ils allaient pratiquer la musique. «Heille toé», avait-elle lancé en arrivant rapidement.

L'intervention avait dégénéré. Après avoir menotté M. Orchietti, qui refusait de s'identifier, Mme Trudeau était partie aux trousses de Serge Lavoie, qui l'avait invectivée, lui disant notamment «tu ne sais pas vivre grosse niaiseuse.» Après avoir rattrapé M. Lavoie dans l'immeuble, elle lui avait fait une prise de cou pour lui faire descendre les marches.