Plus de 20 ans après les faits, la Sûreté du Québec (SQ) a procédé mercredi à l’arrestation d’un homme en lien avec le meurtre de Guylaine Potvin, une jeune étudiante retrouvée sans vie dans son logement de Jonquière le 28 avril 2000.

Marc-André Grenon, 47 ans, comparaîtra jeudi en avant-midi, par visioconférence, dans les districts de Saguenay et de Québec. Il a été arrêté mercredi à Granby, en Montérégie.

Il fera face à des chefs d’accusation de meurtre au premier degré et d’agression sexuelle à l’endroit de Guylaine Potvin pour des évènements survenus le 28 avril 2000. Ce jour-là, l’élève au cégep de Jonquière avait été retrouvée sans vie dans son logement de la rue Panet. Elle cohabitait avec deux copines, aussi étudiantes, qui étaient absentes la nuit des évènements.

Mais les chefs d’accusation à l’égard de Marc-André Grenon ne s’arrêtent pas là. L’individu est aussi accusé d’avoir agressé sexuellement une autre étudiante et d’avoir attenté à sa vie, à Québec, dans le quartier de Sainte-Foy, quelques mois après le meurtre de Guylaine Potvin.

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Marc-André Grenon a été arrêté mercredi et accusé du meurtre de Guylaine Potvin survenu en avril 2000.

Cette seconde victime, identifiée par des initiales dans les documents judiciaires afin de protéger son identité, vivait seule lorsqu’elle avait été agressée dans son logement de la capitale en juillet 2000. Laissée pour morte au moment des faits, elle avait survécu à l’agression.

Dans un communiqué diffusé mercredi, la SQ précise d’ailleurs que son enquête avait démontré « certaines similarités » entre les deux agressions, survenues à quelques mois d’intervalle.

Pour ce qui est des antécédents judiciaires de Marc-André Grenon, ce dernier a une longue feuille de route pour différents crimes mineurs commis pour la plupart vers la fin des années 1990. Il avait aussi été arrêté puis reconnu coupable de plusieurs vols de faible valeur tout juste avant et après le meurtre de Guylaine Potvin.

Ces antécédents démontrent qu’il résidait à Chicoutimi au moment où la jeune femme a été retrouvée morte dans son appartement, mais il semble avoir déménagé peu de temps après.

« C’est grâce au travail minutieux et de longue haleine des enquêteurs de la division des dossiers non résolus de la Sûreté du Québec, en collaboration avec le laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale, et les méthodes innovantes utilisées de nos jours en biologie judiciaire que le suspect a pu être identifié et arrêté », a indiqué le corps policier, mercredi.

« Un mois qui est très dur »

Dans une entrevue accordée plus tôt cette année au Quotidien, la mère de Guylaine Potvin confiait à quel point le mois d’avril était particulièrement douloureux pour les proches de la jeune femme.

PHOTO ROCKET LAVOIE, ARCHIVES LE QUOTIDIEN

Guylaine Potvin avait été retrouvée sans vie dans son logement de la rue Panet, à Jonquière.

« C’était son anniversaire de naissance le 3 et sa mort le 28. C’est un mois qui est très dur, au complet », soulignait Jeannine Caouette.

« C’est un grand soulagement pour nous, pour toute la famille. Nous n’avons jamais désespéré que les enquêteurs finiraient par trouver la personne qui a fait du mal à Guylaine », a-t-elle confié mercredi, toujours au Quotidien.

Originaire de Saint-Eugène-d’Argentenay, au nord du Lac-Saint-Jean, Guylaine Potvin venait à peine de célébrer ses 19 ans au moment du drame.

L’enquête des policiers avait démontré qu’elle avait été battue et agressée sexuellement, puis étranglée. Des photos d’elle et de ses amies, ainsi qu’une bague de finissant, avaient également été dérobées sur place, vraisemblablement par le meurtrier.

Le crime avait évidemment secoué la population et semé la peur dans le secteur du cégep.

Quelques mois après le drame, le 3 juillet 2000, le prédateur frappait de nouveau, cette fois à Québec. Une étudiante de 19 ans avait été agressée et laissée pour morte par le même individu, dans son appartement de Sainte-Foy. Elle a heureusement survécu.

Les enquêteurs avaient ensuite pu confirmer qu’il s’agissait du même prédateur, puisque l’ADN retrouvé sur les lieux des deux crimes était le même.

Avec Le Quotidien