Le producteur télé déchu Luc Wiseman a été condamné vendredi à deux ans moins un jour de prison pour avoir agressé sexuellement une adolescente de 12 ans à trois reprises. Des gestes « hautement répréhensibles » et « inacceptables », selon le juge Pierre Labelle.

L’ancien bonze du milieu télévisuel avait coupé court au processus judiciaire en plaidant coupable le mois dernier à un chef d’accusation de contact sexuel à l’égard d’un mineur. Les avocats avaient alors présenté cette suggestion commune de peine, laquelle a été entérinée vendredi par le juge. Le magistrat a tenu à s’adresser à la victime en rendant sa décision.

Il n’y a rien dans cette décision qui peut effacer ce qui est arrivé. Je ne peux que souhaiter que vos souffrances puissent diminuer avec le temps. Je salue votre courage d’avoir dénoncé ses gestes.

Le juge Pierre Labelle

Les crimes ont été commis en 2020 et 2021 dans Charlevoix et à Montréal. Le juge Labelle souligne parmi les facteurs aggravants la « gradation » dans les gestes posés. Pour protéger l’identité de la victime, nous devons taire les circonstances exactes de l’affaire.

« De profondes conséquences » sur la victime

Dans un premier évènement, Luc Wiseman a d’abord touché les fesses de la victime. Dans un second épisode, il a utilisé un appareil de massage pour toucher le dos et les fesses de la victime. Finalement, en avril 2021, l’homme de 66 ans a caressé et embrassé les seins de la victime, puis s’est mis à lui caresser les fesses et les parties génitales.

Ces agressions ont eu de profondes conséquences sur l’adolescente, selon sa déclaration à la cour. La victime ressent depuis de l’anxiété, du stress et présente des épisodes de panique. Elle a maintenant de la difficulté à socialiser et à se trouver dans un lieu public. Elle a de plus subi des douleurs à ses organes génitaux à la suite des agressions.

Le juge Labelle a retenu parmi les facteurs aggravants les conséquences néfastes pour la victime, l’abus de confiance et le nombre d’agressions. Le magistrat a relevé comme facteurs atténuants la reconnaissance de culpabilité de l’accusé, son risque de récidive « faible, voire inexistant » et ses regrets « sincères ». L’accusé a amorcé une thérapie dès son arrestation.

Depuis l’arrêt Friesen de la Cour suprême, qui est venu durcir les peines à l’égard des enfants, les peines pour des cas similaires se situent entre 12 et 24 mois de détention, rappelle le juge Labelle. La peine suggérée par les parties est ainsi juste et proportionnée dans le contexte, selon le juge.

Notons que Luc Wiseman a été incarcéré à la suite de sa reconnaissance de culpabilité le mois dernier. Ses 28 jours de détention ont été calculés à « temps et demi » en raison des conditions « difficiles » de détention, aux dires de son avocat, MAlexandre Bien-Aimé. Luc Wiseman sera également soumis à une probation de trois ans à la fin de sa peine.

Comme le juge, la procureure de la Couronne, MAnnabelle Sheppard, a souligné en mêlée de presse la « résilience » et le « courage » de la victime dans ce dossier.