Après avoir étranglé son ami Jean-Pierre Beaulieu, le soir du 6 avril 2011, Jean-Pierre Chaussé lui a volé ses chaînes et lui a nettoyé le visage parce qu'il « ne le trouvait pas beau avec du sang. » Huit mois plus tard, il s'est livré à la police.

C'est ce que le jury a appris hier, dès l'ouverture du procès de Chaussé. L'homme de 60 ans est accusé de meurtre au deuxième degré.

En résumant au jury la preuve qu'il entend présenter au cours du procès, le procureur de la Couronne David Simon a signalé qu'il n'y avait pas à se questionner sur l'identité de la personne qui avait tué M. Beaulieu. Chaussé admet que c'est lui, mais il ne reconnaît pas avoir eu l'intention de tuer. Il reviendra au jury d'en décider.

Le cadavre de M. Beaulieu a été trouvé dans son appartement de la rue Notre-Dame Est le 12 avril 2011, soit six jours après sa mort. Il avait le nez fracturé et avait été étranglé.

Chaussé, un de ses anciens voisins, avait recommencé à le visiter en 2011. Ils avaient même des relations sexuelles pendant que le conjoint de M. Beaulieu était à l'étranger.

Dans une déclaration, Chaussé a raconté que le fameux soir, il a donné un coup de poing à Beaulieu après que celui-ci lui eut avoué avoir fait des attouchements à la fille d'une ancienne voisine. Voyant que M. Beaulieu se dirigeait vers le téléphone, Chaussé l'a jeté par terre et l'a étranglé. Il soutient qu'il était ivre et sous l'effet de l'ecstasy, selon le résumé de Me Simon.

Soupçonné du crime au départ, Chaussé avait nié. Mais huit mois plus tard, il s'était présenté à la police.

Le procès, présidé par le juge Guy Cournoyer, devrait durer plus d'un mois. L'accusé est défendu par Me Patrick Davis et Me Hugues Surprenant. Le jury est composé de sept femmes et cinq hommes.