Alexandrina Gavriloaia adorait la nature. C'est pourquoi elle avait décidé d'accompagner son mari, Dragos, lors d'un contrat de débroussaillage à La Tuque, en Haute-Mauricie. Tandis qu'il travaillait, elle pouvait se balader en forêt, respirer l'air frais.

Cette nature qu'elle aimait tant lui a été fatale. La Montréalaise de 46 ans est morte mardi soir après avoir été attaquée par un ours dans la ZEC Wessonneau, à 80 km du centre-ville de La Tuque. Mère de deux jeunes adultes, Alexandrina Gavriloaia, qui habitait Saint-Laurent, était en forêt depuis mardi soir.

 

«Elle avait insisté pour venir avec son mari, même s'il trouvait qu'il y avait trop de dangers pour elle là-bas», a raconté Ciobanu Valentin, ami de la famille.

En fin d'après-midi, mercredi, Dragos Gavriloaia a entendu sa femme crier. Après avoir couru à son secours, il l'a trouvée sous l'emprise d'un ours.

«Il a réussi à le chasser en le frappant avec sa scie», a expliqué M. Valentin. Sa femme était étendue au sol, inconsciente. Dragos Gavriloaia a tenté de la réanimer, en vain. Il était incapable d'appeler les secours, puisque son téléphone cellulaire ne recevait aucun signal.

En chemin vers l'hôpital, Dragos Gavriloaia a fait une sortie de route et s'est retrouvé dans le fossé. Des passants ont alors appelé les secours.

Selon Ciobanu Valentin, Alexandrina Gavriloaia est morte des blessures infligées par l'animal, et non des suites de l'accident. L'autopsie qui a été pratiquée sur son corps déterminera les causes exactes de la mort.

La victime, son mari et leurs deux enfants de 19 et 24 ans avaient quitté la Roumanie en 2003 pour s'installer à Saint-Laurent. Comptable de profession, Alexandrina Gavriloaia suivait une formation universitaire pour se trouver un emploi.

«C'était une femme gentille, douce et forte à la fois, a commenté M. Valentin. La famille est sous le choc, c'est tragique.»

La présence d'ours noirs se fait sentir cette année en Mauricie. À ce jour, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune est intervenu 154 fois, soit trois fois plus que l'an dernier. En tout, 27 ours ont été abattus dans la région. Les attaques demeurent toutefois un phénomène rare.