Fadh Rouba Elmerhebi, qui avait tenté d'aider son fils à fuir la justice après qu'il eut mis le feu à une école juive, en 2004, a été condamnée à une mise à l'épreuve, hier, au palais de justice de Montréal.

Sachant qu'une enquête policière était en cours et que son fils Sleiman risquait d'être arrêté, Mme Elmerhebi a tenté de réserver des billets d'avion pour l'envoyer en catimini au Brésil, le 13 mai 2004. Elle a cependant été arrêtée le lendemain, en même temps que son fils. Ce dernier a été condamné à 40 mois de prison, après avoir plaidé coupable à une accusation d'incendie criminel à l'école United Talmud Torah.

 

En ce qui concerne madame, elle a été déclarée coupable de complicité après le fait en septembre dernier, au terme d'un processus qui se s'est étiré sur plus de quatre ans. Hier, le juge Robert Marchi a écarté l'option de l'absolution, proposée par la défense. «Absoudre nuirait à l'intérêt public», a-t-il décrété. Même si la femme de 40 ans n'est pas coupable du crime commis par son fils, il faut tout de même tenir compte du type de crime commis afin de calibrer la sentence, selon lui. Et le fait qu'il s'agisse d'un acte de terrorisme (qui visait les Israéliens et les sionistes) constitue un important facteur aggravant. Par ailleurs, il a noté que durant tout le processus, madame n'avait jamais démontré de regrets ou de remords.

En fait, le magistrat a fait valoir qu'il savait peu de choses d'elle. «Tout ce que je sais, c'est que, outre son fils, elle a trois filles, et qu'elle n'a pas d'antécédent judiciaire», a-t-il dit.

Le juge a tenu pour facteur atténuant le fait qu'elle a agi ainsi pour sauver son fils. «Sans l'approuver, on peut le comprendre», a-t-il précisé. Il a écarté les travaux communautaires proposés par la procureure de la Couronne, Anne Aubé, et a imposé une mise à l'épreuve de 12 mois.

Adam Atlas, vice-président de la section québécoise du Congrès juif canadien, s'est déclaré satisfait de la peine. Rappelons que Sleiman Elmerhebi avait mis le feu à l'école de Saint-Laurent, le 5 avril 2004, puis avait laissé des tracts revendiquant l'attentat, et cela afin de venger l'assassinat du cheikh Ahmed Yassine, chef spirituel du Hammas.